Publié le 29 Avril 2016

Le diadème de bulles

Une princesse est subjuguée par les bulles de pluie sur l’eau. Elle exige de son père un diadème de bulles.

Le pauvre roi a beau expliquer que les bulles éclatent à peine posées sur la rivière et qu’on ne peut pas les saisir, la princesse n’en démord pas, elle « veut » sinon elle se tuera.

Le monarque fait donc venir les meilleurs ouvriers du royaume et exige à son tour qu’ils fassent un miracle pour cueillir les bulles de pluie et en faire un diadème. En cas d’échec, il les ferra décapiter.

Seul, un vieil artisan accepte la commande et entraine la princesse au bord de l’eau en lui disant qu’elle est la seule à pouvoir choisir les plus belles bulles dignes d’orner le diadème princier.

La princesse flattée tente d’attraper celles aux plus beaux reflets mais les bulles crèvent dès qu’elle approche la main. Elle se démène jusqu’au soir sans en prendre une seule et puis finit par se lasser et renonce à son projet.

Elle déclare à son père que les bulles d’eau sont trop vides et sournoises et qu’en fait elle veut un diadème d’or.

Le diadème de bulles

Ce récit conte les caprices et les faiblesses. 

Cette princesse vaniteuse et capricieuse est éblouie par les bulles extraordinaires.  Ces merveilles qui brillent, qu'elle ne regarde même pas mais qu’elle veut acquérir à tout prix pour un instant de plaisir éphémère. Imbue de sa position sociale, elle doit obtenir.

Elle fait du chantage à son père qui complétement aveuglé et faible finit par croire que l’impossible le serra juste parce qu’il aura fait preuve d’autorité.

Pauvre père qui a peur de ne plus être aimé, il abuse de son pouvoir et menace à son tour pour offrir à sa fille ces bulles inattrapables.

Le vieil artisan sage persuade la princesse qu’elle seule saura reconnaitre les plus belles de ces bulles. Il lui suggére donc de les prendre elle même.

Sa journée d’efforts aurait pu la faire réfléchir sur sa vanité et sa futilité à vouloir ce qui s’évanouit à peine elle l’a voulu.  

La leçon a été vaine, elle veut maintenant de l’or.

 

Les vrais richesses ne peuvent pas s’attraper. Comme les bulles scintillantes, elles se partagent dans un regard commun et libèrent des milliers de gouttelettes d'or. 

La rivière riche des reflets du ciel s’écoule alors dans l’océan pour que vogue la caravelle vers le nouveau monde.

 

Le diadème de bulles

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Publié le 26 Avril 2016

Ça c’était avant !

Je suis née en 1964,  la préhistoire pour les jeunes blogueuses d’Hellocoton. Et oui, les filles je pourrais être votre grand-mère (faut quand même pas exagérer).

En ce temps-là, le général De Gaule est président de la république et tante Yvonne* veille au grain.

*Yvonne De Gaule, épouse du président surnommée « Tante Yvonne » par les journalistes, Catholique pratiquante, elle influe sur le conservatisme de son mari en matière de morale. Source Wikipédia

Les couches jetables n’existent pas et le petit bébé que je suis porte des pointes en coton que ma maman lave à la main.

A 18 mois, je joue à la toupie et j’empile des cubes et puis plus grande j’ai une dinette et ma poupée qui marche.

 Il n’y a qu’une seule chaine en noir et blanc, l’ORTF** et pas dans tous les foyers.  Le programme préféré de mes toutes jeunes années est Bonne nuit les petits avec Pimprenelle et Nicolas et ce marchand de sable qui m’envoie toujours me coucher.

**Office de Radiodiffusion Télévision Française

Ça c’était avant !

La cuisine est en formica et nous mangeons dans des assiettes à jolies fleurs.

Mon père à une quatre ailes et il fume dedans comme un pompier.

J’ai quatre ans lorsque mes ainés se battent sur le pavé.

Pour téléphoner, j’apprends à appeler l’opératrice des PTT* qui sert d’intermédiaire pour joindre ma mémé.

*postes et télécommunications

En 1969, je rentre à l’école avec le tablier de rigueur et j’apprends à compter avec un boulier. Les cabinets de la cour sont à la turque et à la récré nous jouons à la corde à sauter, à la marelle, aux billes ou aux osselets.

La sortie dominicale est la messe puis la visite à l’épicerie pour acheter un franc de bonbons, carambar, rondoudou ou bâton de réglisse.

Cette même année, Apollo 11 aluni en direct gardant tout le pays éveillé mais moi je fais dodo dans mon petit lit cosy.

A 11 ans, je porte des pattes d’eph, des sous pull colorés et des sabots à semelles compensées.

Ça c’était avant !

En 1977, on exécute le dernier condamné à mort, c’est Giscard qui est au pouvoir, j'ai 13 ans.

A 14 ans, je vais voir Grease au cinéma, le disco envahit ma chambre et la planète et voilà que Claude François meurt.

J’ai 16 ans en 1980 lorsque que Coluche se présente aux élections présidentielles.

En vrai, c’est François Mitterrand qui entre à l’Elysée pour mes 17 ans.

Ça c’était avant !

Juillet 1982, le mois de ma majorité. Je travaille comme monitrice et toute l’équipe regarde la demi-finale de coupe du monde de foot, France-Allemagne et nous voilà tous indignés lorsque Patrick Battiston est évacué suite à une agression du gardien de but allemand  Schumacher. La France n’a pas gagné ce jour-là, ce sera pour plus tard.  

Je suis devenue adulte, prête pour de nouvelles aventures.

Ça c’était avant !

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Publié le 23 Avril 2016

J’aime, un peu, beaucoup, passionnément le printemps

Je hume à grandes goulées l’air doux du printemps.

Les yeux fermés, je me laisse envahir des fragrances entêtantes de tous les arbres en fleurs.

Les cerisiers et pommiers blancs déplient leurs robes immaculées et la voute du ciel a revêtu son bel habit pastel : bleu, rose et blanc et rayons de soleil.

Les  pollens brulants dilatent mes narines et mes sens s’éveillent à ce jour si pur.

 Le vert a envahi mon jardin et ma tête, il me donne le sourire, régénère mon être.

Je laisse mes pieds nus s’enfoncer dans les herbes. La rosée recouvre les mille et une pâquerettes.

J’aime, un peu, beaucoup cette vie qui s’éveille.

Je danse sous les corolles qui s’envolent sous la nue et les bras grands ouverts j’encense dame nature.

Et voilà qu’il pleut sur le printemps si vert, j’accueille toute cette eau qui s’offre à notre terre.   

Et je sais maintenant au plus profond de moi, qu’après la pluie vient toujours mon  ARC- EN-CIEL

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Publié le 21 Avril 2016

Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Chapitre 2

Chaque matin à 6H, le téléphone nous extirpe de notre sommeil. L’heure est matinale mais adaptée pour visiter avant les grosses chaleurs.

Equipés de pantacourts, chapeaux, crèmes solaires, bouteilles d’eau et de sacs à dos, nous nous regroupons sur le quai pour faire connaissance avec Emad, notre jeune guide.  
Pour cette première journée, il nous mène au temple d’Amon dans le complexe de Karnak à Louxor.

C’est les yeux écarquillés que le groupe remonte l’allée des sphinx.

La porte de la gigantesque façade est entourée de deux immenses statues de Ramsès II; sur la gauche se trouve un obélisque, le jumeau de celui qui se trouve à Paris.
 « C’est en 1830 que l’Égypte offre les deux obélisques à la France pour remercier Champollion d’avoir déchiffré les hiéroglyphes. Un seul arrivera  à bon port…. » nous raconte le guide dans un français parfait.

 

Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Ce temple amputé de son obélisque me chagrine. Je pense à celui qui trône sur la place de la Concorde que je ne regarderais plus jamais sans penser qu’il n’est pas à sa place.
Nous pénétrons dans le temple avec la foule déjà nombreuse. C'est une succession de grandes salles, de statues, de dessins sur les murs, de colonnes et d’obélisques.

Nous sommes si petits, immergés dans des siècles d’histoire.

Nous buvons littéralement les paroles d’Emad. Les dieux, les légendes, les pharaons dansent dans notre imagination et jamais rassasiés, nous l’abreuvons de questions.

En fin de matinée, nous profitons d’un temps libre pour déambuler à notre guise et prendre quelques clichés supplémentaires.
 

Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Le site est truffé de policiers et voici que l’un d’entre eux me prend par le bras et me fait monter sur un monticule de pierres. Il m’explique avec de grands gestes que j’aurais une vue imprenable sur les ruines. 
« Shoukrane » (merci) et je m’apprête à prendre ma photo et voici que le bonhomme se fâche.

 "Bakchich, bakchich"  dit -il en se frottant les doigts.

Un pourboire pour m’avoir indiqué une place que j’aurais bien trouvée toute seule, il y va fort, celui-là,  je ne me méfiais pas d’un policier. 
Mon mari lui donne une piécette pour s’en débarrasser, y’a intérêt à avoir du stock.  
Chaleur, émotion de la scène, soudain la tête me tourne. Nous rentrons à l’ombre  pour nous hydrater et nous asseoir un moment.

Nous choisissons au hasard le socle de l’une des 134 colonnes de cette pièce qui rassemble à une forêt minérale.  
Lorsque nous levons  les yeux, le regard ne sait pas où porter tellement c’est époustouflant.

Instinctivement je saisis une colonne à bras le corps.

 Mon malaise est passé. 

Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Il est presque midi, c’est le retour au Crocodilo. Nous sommes accueillis dans le hall du bateau avec des serviettes chaudes et des boissons.

La fraîcheur de la climatisation nous saisit et nous fait du bien et nous nous apercevons que avons faim.

A notre table, les langues vont bon train, nous faisons connaissance et échangeons sur notre matinée.

Il y a Annie, une dame célibataire un chouïa militante syndico- politico-écolo qui lance l’ambiance en sortant une bouteille de permanganate et nous expliquant que c’est pour désinfecter l’eau du robinet (comme quoi, y’a pas que moi qui ai lu le guide du routard !)

La navigation démarre peu après.

 Après déjeuner, la sieste est obligatoire et puis tout le monde se retrouve sur les transats du pont supérieur.

Confortablement installés à l’ombre d’une toile tendue, notre petite bande prend ses aises pour admirer le paysage.  
Annie nous fait découvrir ses lunettes de piscine à la vue, le luxe quoi! 
La pauvre, heureusement qu’elle était super gentille et avait bon caractère car les hommes du groupe n’ont pas arrêté de la taquiner.

La vie s’étale sur les rives du Nil et défile sous nos yeux,

Les berges sont tantôt verdoyantes, tantôt désertiques. Ici une forêt de palmiers, là des bananiers, des paysans dans leurs barques remplies de feuillages verts, des ânes sur le chemin, une mosquée haute perchée, des femmes qui lavent le linge dans le fleuve. Nous croisons également des villages de pierres blondes, le train, des felouques, des champs de maïs, une rizière…

C’est féerique !

Excursion à Karnac et tea-time sur le NilExcursion à Karnac et tea-time sur le NilExcursion à Karnac et tea-time sur le Nil
Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Ding, ding …Tient on entend de nouveau la cloche ? C’est l’heure du tee-time.

A l’arrière du bateau, un comptoir abrité sous une tonnelle de paille propose des petits sablés, des crêpes et du thé chaud.

 Nonchalamment installés autour d’une table en rotin, nous prenons notre goûter.

Le léger vent chaud nous ébouriffe mais ne réussit pas à nous sortir de notre douce torpeur, nous devisons à voix basse.

Quel bonheur d'être là!

 

Chapitre 3 : Spectacles insolites sur le Nil

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Publié le 18 Avril 2016

De Paris à Louxor

Chapitre 1

Notre croisière en Égypte restera mon plus merveilleux souvenir de voyages.

Je prends les choses très au sérieux en achetant le guide Michelin, en consultant des forums et en étudiant les avis des touristes sur Tripadvisor .
J’alerte rapidement mon mari :

« L’eau du Nil est impropre à la consommation, les légumes des buffets sont lavés avec l’eau du fleuve, il ne faut pas se baigner dans la piscine du bateau qui est un vrai nid à microbes, les femmes n’ont pas le droit de se balader en short, il est conseillé de se faire vacciner contre la diphtérie et la fièvre jaune, sur le bateau le bruit des moteurs est assourdissant…
- Tu oublies qu’il y a des crocodiles dans le Nil ajoute t’il me coupant dans mon inventaire.
- Arrête de rire comme un âne, y’en plus de crocos dans le Nil, ça aussi c’est marqué dans le guide »
Je prends tout de même rendez-vous avec le docteur pour une ordonnance
d’anti diarrhéique, d’antidouleurs, d’antispasmodiques, d’anti coups de soleil, d’anti moustiques…
« Vous partez dans le désert ? ironise le toubib
-  Bin, non en croisière sur le Nil
- Vous savez que les risques sanitaires sont assez limités
- Ah ! »
Pas encore complètement convaincue, je finis malgré tout les bagages avec enthousiasme.
Comme à chaque voyage, mon époux monte sur la balance avec les valises dans les bras pour contrôler leur poids. Comme d’habitude, elles sont énormes et s’en suit les chamailleries traditionnelles de préparation des vacances.

« T’as encore mis trop de paires de chaussures. Tes baskets à elles toutes seules pèsent une tonne !
- Y’a besoin de tous ces pulls. Ah oui, une petite laine en cas de froid polaire, on ne sait jamais ! »
Cool, nous sommes en vacances. Facile à dire car en avion, je ne suis pas plus décontractée.
Lui s’installe côté hublot pour filmer et moi, je m’accroche aux accoudoirs pour prier.
En arrivant sur Louxor,  je me détends enfin en apercevant la vallée du Nil, une bande verte et bleue qui traverse le désert,  c’est magnifique !

Mon cœur bat fort, un frisson me parcourt à la perspective de toutes ces merveilles que nous allons découvrir.
 

Image vue du ciel guide du routard
Image vue du ciel guide du routard

Image vue du ciel guide du routard

Louxor est le port d’attache des bateaux de croisière. 
Pour l’instant on ne voit pas le Nil. Devant nous des dizaines de bateaux sont amarrés à touche-touche sur quelques centaines de mètres et quatre rangées. 
Pour regagner le nôtre, nous devons traverser d’autres embarcations.
Ouf, nous voilà enfin dans le Crocodilo, un bateau de style anglais, un peu vintage mais qui a l’air bien agréable.
On nous installe dans une grande cabine très propre; une serviette blanche joliment pliée en forme de cygne trône sur le lit.

Le garçon tend la main pour réclamer un bakchich (pourboire) et ça ne sera pas le dernier.
Pour le moment, nous avons une vue superbe sur les fenêtres du bateau qui est collé au nôtre.

Il fait sombre et frais et nous avons envie de nous allonger pour nous reposer  mais nous n’en avons pas le temps car nous sommes appelés par une cloche qui tinte.
Nous sortons dans le couloir et apercevons d’autres têtes interrogatives.

Chacun se regarde en riant et nous comprenons que c’est le signe de ralliement pour le repas. 
Peu après, nous faisons connaissance de nos huit compagnons de table. 

Nous allons vivre avec eux une semaine en vase clos sur cet hôtel voguant sur les flots et cela va forcément créer des affinités ou des conflits.

Nous avons la chance qu’une bonne ambiance

s’installe d’emblée.

 

Chapitre 2 : Excursion à Karnac et tea time sur le Nil


 

De Paris à Louxor

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Publié le 14 Avril 2016

Les campagnardes à Paris - Le métropolitain

Avec un groupe de copines nous débarquons à Paris en cet fin d'été 2013.

La plupart des filles n'a jamais mis les pieds dans la capitale et nous ressemblons à une bande de provinciales un chouia ahuries.

L'expérience dont quelques unes se souviendront encore longtemps est celle du métro.

Notre bête noire, la station Châtelet/ Les Halles, le plus gros nœud parisien par lequelle nous transitons à plusieurs reprises au cours de notre séjour.

Des kilomètres de couloirs carrelés, des fourmilières humaines s'agitant en tout sens , des SDF, des musiciens , des bruits inconnus, des odeurs...

Le long tapis roulant devient immédiatement le terrain de jeux des deux enfants qui nous accompagnent. Ils se mettent à courir sans prévenir.

Mais c'est aussi le terrain de vol à la tir pour d’autres gens qui ont bien repéré que nous étions des touristes.

L'une des filles en fait peu après l’expérience malheureuse en rattrapant son sac in extremis.

Ce Paris sous terre, nous fait peur tellement il est éloigné de notre campagne familière.

Grosse émotion pour tous. On lui avait bien dit à notre amie de mettre son sac en bandoulière!

Dans la foulée, une autre des filles, sans doute perturbée par l'événement du sac, s’entrave au bout du tapis roulant et s’étale de tout son long.

Moins une pour une collision humaine en chaîne.

Pour rejoindre les quais, il faut glisser son ticket dans le composteur, le récupérer à l’autre bout et pousser le tourniquet.

Opération facile pour des millions de gens qui l'effectuent multi quotidiennement mais qui devient le pire cauchemar de l'une de nos camarade.

Le trident du tourniquet lui joue des tours à chaque passage et la pauvre se retrouve bloquée. .

Nous assistons impuissantes à son stress grandissant.

A quatre pattes, la voilà contrainte de franchir l’obstacle de façon pas trop académique et qui lui vaudrons quelques contusions.

Et dans d'autres stations, il faut en plus gérer la porte guillotine qui malheureusement se referme avant le passage d'une 3ème protagoniste.

Ne lâche rien

Inscription trouvée au sol dans notre périple

Un peu plus tard dans la rame, la fillette du groupe prend une leçon de vie.

Son petit bout de langue tout rose, pour s’amuser, pour braver sort de sa bouche en direction d'un monsieur à la canne blanche qu'elle croit non voyant.

C’est mal, elle le sait, sa maman ne relâche jamais son rôle éducatif mais la petite fille est espiègle et ne fait jamais relâche elle non plus.

Elle mérite une remarque et doit s’excuser.

Et voici que cet l’homme s'en prend à la fillette de façon complétement disproportionnée. Il l’invective violemment en lui signifiant qu'il n'est pas aveugle mais mal voyant et qu'il a très bien vu qu'on lui tirait la langue.

La maman se place instinctivement devant sa fille pour la protéger des cris et des gesticulations du bonhomme qui semble ne pas vouloir se calmer. Il s’en prend indistinctement à la mère et à la fille.

Mon amie garde un calme Olympien qui évite l’escalade de la violence.

Nous avons tous eu peur et la petite fille s'est assise pétrifiée sur un strapontin. Elle pleure, tête baissée et rentrée dans ses épaules.

Avec un peu de recul, nous discutons de ses deux mondes qui se sont croisés, l’espace d’une situation, celui de l’enfance inconsciente et du handicap violent.

Être handicapé justifie t’il un tel manque de discernement d’une espièglerie d’enfant?

Cet homme subit t’il des remarques perpétuelles qui lui ont fait perdre tout sens commun ?

Une fois sur le quai, la maman prend du temps pour expliquer une fois de plus à sa fille que les gens sont tous différents et que chacun doit être respecté quelque soit sa couleur, sa corpulence ou son handicap.

Et pour terminer le trajet en métro, une note une peu humoristique.

Dernier déplacement pour rejoindre la gare. La ligne est plus moderne et les stations sont annoncées par haut parleur :

Bercy, Bercy, Bercy

Et voici qu'il y en a une qui demande à plusieurs reprises et très sérieusement :

Pourquoi, la dame n’arrête pas de dire Merci?

Bin parce qu’elle est bien élevée, pardi!

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Rédigé par Véronique

Publié dans #Tranches de vie

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Publié le 14 Avril 2016

Les campagnardes à Paris - La consigne SNCF

Le séjour se termine, nous passons à la gare pour déposer nos bagages à la consigne afin d’avoir les mains libres pour les visites de la dernière journée.

Le système de sécurité est digne des aéroports, nous devons déposer nos valises sur le tapis roulant pour qu’elles passent aux rayons X.

L’opération dure un grand moment.

Faut je met' mon KW et ma bouteille d’eau et mon téléphone portable et mon appareil photo et mon sac à dos…

Les filles faut tout mettre, il a dit le grand monsieur

Il a beau démarrer sa journée,

il est pas gracieux, gracieux celui là

Nous passons ensuite sous la porte détectrice de métaux.

Tient je sonne

Ça ne peut être que ma ceinture cloutée. Je soulève mon tee shirt pour la montrer au gardien.

Il fait un signe de la main pour me dire de passer

Les consignes sont des grandes cases d’environ un mètre de haut.

On va en prendre deux dit l'une des amies.

Mais le grand gars baraqué est toujours là derrière nous.

Une ça devrait aller grommelle t’il.

Nous on a tout enfourné à l’arrache et évidement ça ne tient pas.

Le gars ne rigole toujours pas, il fait des gestes directifs pour qu’on ressorte tout notre barda.

Essayez au moins avant de dire que ça ne tient pas ajoute t’il agacé

Il dirige la manœuvre: le grand sac dans ce sens, le sac à dos dessus, les petits sacs sur le côté.

Bin , en fait ça tient!

Malgré sa mauvaise humeur, il nous a tout de même fait économiser une case et vue le prix : 9€50 c’est pas négligeable.

Le soir venu, la même scène recommence.

Ce coup ci, le gardien me demande de défaire ma ceinture.

Mais monsieur, ce matin je l’ai pas enlevé ?

Enlevez, dit le mec en pointant un doigt autoritaire.

Véro, E  N  L  E  V  E   ta ceinture à clous, répète ma copine en rigolant.

Je m'exécute en pouffant et on peut enfin récupérer tous nos bagages.

Avec le plan vigipirate renforcé, je me demande bien ce qu'on nous fait enlever ces temps ci aux consignes SNCF de Paris.

Rendez-vous sur Hellocoton !

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Rédigé par Véronique

Publié dans #Tranches de vie, #Humour

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Publié le 11 Avril 2016

De l'intime au blogging

J’écris depuis mon adolescence et à l’époque les écrits ne se partageaient pas, ils se camouflaient dans mon journal intime.

C’était en 1978 et j’avais 14 ans. Ma petite chambre mansardée tendue de papier à grosses fleurs était mon refuge. J’avais affiché aux murs toute ma collection de posters de David Hamiltonn et mes chanteurs préférés : Dave, Michel Sardou, Michel Polnareff et les Bee Gees. Il y avait aussi ce soldat qui mourrait avec cette imploration WHY ?

Tantôt romantique, tantôt révoltée, je vivais la tête remplie

d’avenir et de projets.

De l'intime au blogging

Sur ma commode, mon électrophone diffusait à tue-tête, PARTIR de Julien Clerc ou Rasputine de Bonney M.    

C’était le temps des flippers au café du village, des parties de Ping-pong avec mon frangin, des booms, des tours en mobylette et des rassemblements de copains les soirs d’été.

Chaque jour je griffonnais dans mon cahier d’écolier. Je relatais mon quotidien, les amis, la famille, ma révolte, mes chagrins, mes amours d’adolescente et quelques opinions balbutiantes…L’écriture était encore enfantine, l’orthographe incertaine mais je retrouve les valeurs qui étaient déjà miennes.  

De l'intime au blogging

Je tenais également un recueil de citations et d’images collées, l’ancêtre de ma page FB….en somme !

J’écrivais déjà des poèmes et je relis aujourd’hui avec indulgence et nostalgie, ces vers naïfs que je suis heureuse d’avoir conservé.

Jusqu’à l’âge adulte, je n’ai jamais cessé de noircir le papier puis le PC a remplacé le stylo et les cahiers. L’écriture est restée intime  pour sauvegarder de beaux moments, soulager un tourment, déverser une colère ou ne pas oublier une idée…

 

De l'intime au blogging

Lorsque mon mari est décédé alors que j’étais paumée sans avenir et sans passé, j’ai relu tous mes écrits et la correspondance de nos vingt ans. Toute ma vie était bien là précieusement conservée.

Que ces récits étaient précieux, notre premier baiser, notre amour, notre mariage et nos enfants...tout était intact et si vivant.

Et je me suis mise à écrire mon deuil qui lui aussi devait rester gravé pour qu’il ne puisse plus jamais ne pas avoir existé. J’écris, depuis quatre ans, les méandres de ma souffrance et aussi mon espérance.   

De l’intime au blogging, j’ai décidé un jour de partager.

 Ecrire pour aider, offrir mon chemin pour soulager et lire à mon tour tant de beaux sujets qui ouvrent grand les fenêtres de la VIE.

 

 

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Publié dans #Tranches de vie, #Quand j'étais petite

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Publié le 9 Avril 2016

Trois amis en quête de sagesse

Des bavardages triés et mis en « livre », voici l’excellente idée des trois auteurs, le psychiatre Christophe André, le philosophe Alexandre Jollien et le moine bouddhiste  Mathieu Ricard.

Des conversations au coin du feu et le plaisir d’être ensemble n’a rien enlevé à leurs réflexions de fond. Ils ont échangé sur des thèmes aussi variés que l’égo, l’écoute, la souffrance, l’altruisme, le pardon ou la liberté…  

Ce petit groupe fraternel, complice et complémentaire nous inclut à sa réflexion, attise nos propres émotions, nos propres opinions.

Les trois compères ont des avis tout en nuances. Leurs paroles sont là pour s’enrichir les unes les autres. Aucun n’a tort ou raison, le lecteur lui-même apportera sa touche personnelle….

La sagesse consiste à s’écouter, à s’imprégner de l’opinion, de l’analyse d’autrui et à grandir dans sa réflexion, ses actions, sa philosophie de vie.  

Mathieu Richard nous dit que tendre vers la sagesse, c’est développer et offrir ses compétences de cœur à l’autre, c’est trouver au fond soi ce qui est essentiel pour de vrai et non pas répondre aux dictats de la consommation en répondant à de fausses envies.

Stéphane Jollien exprime avec une grande force combien la sagesse est un regard qui transperce les apparences.

Christophe André se définit comme un solitaire sociable, il nous livre « ses imperfections » comme il  nomme ses propres angoisses. C’est un travail au long cours sur lui-même qui l’aide à aider ses patients et ses lecteurs et à tendre vers plus de sagesse.

Ce livre est empreint de spiritualité bouddhiste illustrée par Mathieu Ricard mais pas que, Alexandre Jollien fait souvent référence au catholicisme et à la philosophie alors que Chrsitophe André nous éclaire sur la psychologie humaine et les traumatismes.  Les trois hommes nous ouvrent à l’humanité, aux idées, à l’analyse, aux savoirs être, à l’amour et nous montrent la voie pour tendre vers la sagesse.

C’est avec un crayon de papier en main que j’ai savouré ce bouquin. Ce fût une lecture lente où j’ai souligné annoté le papier, où je suis revenue sur les notions qui me parlaient ou me questionnaient en tant que soignante et à titre plus personnel.

Pour chaque chapitre, j’ai retenu quelques phrases 

que je vous offre.  

Trois amis en quête de sagesse

1) Quelles sont nos aspirations les plus profondes ?

Progresser sans être ligoter au but, voici le défi. MR

2) L’ego, ami ou imposteur

C’est le regard des autres qui conditionne la qualité du regard qu’on croit porter sur nous-même et qui reflète en réalité, la manière dont on se voit dans les yeux des autres. CA

L’ego est une mystification dont l’auteur est notre propre esprit. MR

3) Apprendre à vivre avec nos émotions

Il existe en l’homme une partie qui reste indemne (malgré la souffrance). Une joie sans pourquoi est possible au cœur de la tourmente, toute de suite. AJ

Laissez passer une émotion qui si nous ne l’alimentons pas, s’épuise d’elle-même. AJ

Rechercher toujours du plaisir conduit rarement au bonheur. En revanche, on peut cultiver une satisfaction intérieure procurant une plénitude profonde et durable. MR

En pensant à quelqu’un qui nous est cher, on est envahi par l’amour et une bienveillance inconditionnelle. MR

4) L’art de l’écoute

L’écoute, on donne et l’on reçoit. C’est une démarche d’humilité ou autrui passe avant soi.

C’est le respect de la parole d’autrui, le lâcher-prise et la capacité à se laissé toucher. CA

Écouter c’est oser ne plus avoir de réponses toutes faite. AJ

Prier, méditer c’est renoncer à parler tout le temps (la diète des mots). AJ

Sculpture Henri de Miller

Sculpture Henri de Miller

5) Le corps boulet ou idole ?

Il est vivant et cette vie, bien que fragile et éphémère offre jusqu’au bout la possibilité, même infime de cheminer vers l’éveil. AJ

Respecter notre corps fait du bien à notre esprit. CA

6) Aux origines de la souffrance

L’inverse de la souffrance n’est pas la jouissance car quand on souffre on veut juste ne plus souffrir.

L’opposé de la souffrance est donc la paix. CA

Regarder sincèrement en soi et faire l’inventaire de ce qui contribue vraiment au bien être ou ce qui cause la souffrance. MR

Pour trouver une paix intérieure, on ne peut pas dépendre de l’opinion des autres et de l’image qu’ils ont de nous. MR

La compréhension de l’interdépendance et du fait qu’on n’est pas les seuls à souffrir. On sort de l’égocentrisme. MR

Etre présent avec amour et bienveillance ne peut faire que du bien à la personne qu’on désespère de pouvoir aider. AJ

Accepter ce n’est pas baisser les bras, mais au contraire prendre appui sur ce qui est, sur ce que je peux changer pour avancer. AJ

Aimer l’autre et être aimé de lui sans avoir à rendre de compte de qui nous sommes au fond. AJ

7) La cohérence : une question de fidélité

Etre fidèle à mes valeurs, c’est ne pas faire de  mal à ceux qui me sollicitent mais c’est aussi ne pas faire de mal à moi-même. CA

L’homme vraiment libre est celui qui peut refuser sans trouver de prétexte. CA

8) L’altruisme : tout le monde y gagne

Définitions :

  • L’altruisme, c’est l’intention de faire du bien aux autres.
  • La compassion : c’est la forme que prend l’altruisme.
  • L’empathie :
    • Affective : rentrer en résonnance émotionnelle. Elle nous alerte des sentiments d’autrui.
    • Cognitive : imaginer ce que ressent l’autre sans le ressentir soit même.

Nourrir un authentique goût de l’autre. AJ

Donner ce que nous n’avons pas reçu, là réside une des grandeurs humaines. AJ

S’engager avec les moyens et les forces du jour. AJ

 On peut transformer nos traits de caractère en entrainant notre esprit. MR

La seule façon d’être vrai, c’est d’être bon. MR

Lorsque je souffre, je ne suis ni seul ; ni isolé ; ni anormal ; juste dans une humanité partagée.CA

9) L’école de la simplicité

Le matériel ne saurait combler les aspirations qui habitent le fon de de notre cœur. AJ

L’attachement complique la vie. MR

Le vrai riche est celui qui n’est pas avide du superflu. MR

  La douleur de vivre - Helena Wierzbicki

La douleur de vivre - Helena Wierzbicki

10) La culpabilité et le pardon

Dans la culpabilité, je décèle une sorte d’intériorisation du regard de l’autre. AJ

Penser que nous avons la possibilité de faire venir à la surface le meilleur de nous-même. MR

Réflexion ou rumination ? Les trois questions de CA

  • Est-ce que ça m’a aidé à trouver une solution ?
  • Si je n’ai pas trouvé de solution, est ce que c’est un peu plus clair ?
  • Si je n’ai trouvé aucune solution et aucune éclaircie, est ce que cela m’a soulagé ?
  • Si vous répondez non aux trois questions vous êtes en train de ruminer.

Demander pardon ne veut pas dire qu’on soit le seul coupable, c’est la reconnaissance du mal causé et le souhait que l’autre accepte le pardon. CA

Pardonner ne signifie pas l’oubli et la négation du mal, c’est un acte d’affranchissement du ressentiment. MR

Il est important de dissocier la personne de ses actes. MR

11) La vrai liberté

La vraie liberté consiste à maitriser son esprit plutôt que de le laisser dériver au gré des pensées. MR

Toujours penser liberté et responsabilité. CA

Quelle est la finalité du comportement pour lequel je réclame la liberté (plaisir personnel ou de l’ordre du bien commun ?) CA

12) le dernier chapitre est celui des pratiques quotidiennes

L’ouvrage entier est source d’exemples de vie pour faire grandir et prospérer l’altruisme. Ce livre peut selon moi resté à portée de main pour y puiser des forces et du réconfort.

Je terminerais ce long billet sur une magnifique parole de la mère de Mathieu Ricard.

Nous sommes éternels à chaque instant

Trois amis en quête de sagesse

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Publié le 1 Avril 2016

Fatma la marocaine

Elle est encore toute jeune lorsque son chemin croise celui du docteur quelque part au Maroc. Elle devient la nourrice des enfants, sa servante fidèle et fait bien vite partie de la famille.

A la fin du protectorat en 1956, le docteur regagne la France et Fatma abandonne son pays pour suivre la famille dans cette France si loin de ses racines.

Le docteur achète une clinique et Fatma devient son infirmière. Cette femme sait tout faire et se rend rapidement indispensable dans les petites chambres des opérés. Elle sert les repas, vide les bassins, fait rire les patients. Sa personnalité, son parler, ses robes colorées enchantent les malades qui l'adoptent immédiatement.

Elle est le rayon de soleil qui réchauffe les coeurs.

Quelques années plus tard, le vieux docteur aussi basané que sa fidèle servante se retire dans notre village pour jouir d'une retraite bien méritée. Il installe Fatma dans une maisonnette annexe de sa grande maison et Fatma poursuit son aide en faisant le ménage, le jardinage, les commissions.

Elle prend possession du bourg comme jadis de la clinique blanche.

Elle entre chez chacun, embrasse et tutoie les habitants, s'invite à boire le café...

Sa grande silhouette ne passe pas inaperçue lorsqu’elle traverse la place à grands pas, son cabas à carreaux ballotant à son bras.

Vêtue de multiples jupons, de robes bariolées, de corsages colorés et de voiles sur ses cheveux de jais, c’est l’exotisme assuré.

Son visage anguleux, brûlé par le soleil est tout parcheminé mais elle sourit tout le temps découvrant toutes ses dents en or.    

Son menton est scindé d’un trait tatoué et ses vieilles mains ridées exhibent des arabesques. Fatma est une berbère.

Chaque jour, je la croise dans les rues où elle promène sa gouaille et ses longues gounelles* et il est impossible d'échapper à ses baisers au goût de gitanes brunes. 

*jupes en patois Bourbonnais

Tous les trois ans, en mal du pays, elle repart au Maroc pour quelques mois de vacances mais inlassablement elle revient dans son village d'adoption.

Fatma adore les enfants, elle leur offre des bonbons, des surprises puis lorsqu’ils grandissent des cadeaux de mariage, de naissance. Une année, elle m'a rapporté du Maroc, deux bracelets en argent ciselé, je les ai toujours, précieusement conservés dans un petit coffret.

Et puis un jour, Fatma est morte et on l’a enterré dans coin du petit cimetière communal, bien loin de sa terre natale.

Au revoir Fatma la marocaine, tu restes dans nos mémoires.

Les barcelets offerts par Fatma

Les barcelets offerts par Fatma

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Publié dans #Quand j'étais petite

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