quand j'etais petite

Publié le 13 Juillet 2016

Ma jolie colonie de vacances à l’île de Ré

 

Colonie de Bellerive-sur-Allier à la Couarde sur mer, juillet 1973.
Nous sommes enfin arrivés après toutes ces longues heures de voyage et la traversée en bac !
Nous sautons des cars, heureux d’enfoncer nos pieds dans le sable de l’immense cour carrée. Il fait encore chaud en cette fin d'après-midi et l’on nous dirige à l’ombre de la galerie bordée de pins pignons. Les moniteurs s’affairent pour nous distribuer un goûter de pâtes de fruits et du sirop de grenadine. Après ce long voyage, ça fait du bien.
Raymond le directeur, nous repartit, ensuite dans nos groupes : les petits de 6/8 ans, les moyens de 9/11 ans (mon groupe), les moyens-grands de 11/12 ans et les grands de 13/14 ans.
Je rejoins sept autres petites-filles, autour de notre monitrice Babeth, une rouquine au sourire accroché aux lèvres. Elle nous conduit vers les valises qui gisent à côté des soutes ouvertes des autocars.
Peu après, chacune traîne son barda, jusqu’au bâtiment de droite, celui des filles. Nous sommes saisies par la fraîcheur et la pénombre en pénétrant dans les chambres aux rideaux tirés. Notre box est situé au milieu du dortoir, ses murs sont immaculés et tranchent avec les dessus de lits aux rayures colorées. Nous nous précipitons pour choisir nos places, toutes persuadées d’avoir obtenu la meilleure.
Babeth nous demande de sortir nos affaires et de les étaler sur le lit ; elle va passer pour l’inventaire. Elle s’occupe de nous à tour de rôle et pendant ce temps-là, les autres partent à la découverte du dortoir. D’abord timidement puis avec de grands rires, nous arpentons le long couloir. Tout au bout, nous croisons les grandes filles qui gloussent de se retrouver alors que de l’autre côté, quelques petites pleurent leur maman.
À l’extrémité du dortoir, il y a des barres de lavabos, les WC et une salle pour se déchausser.
Le sol est recouvert d’un carrelage et les portes vitrées donnent sur la galerie couverte qui nous a accueilli tout à l’heure. Par les fenêtres, nous apercevons les garçons devant un bâtiment identique au nôtre, ils ont revêtu des shorts et jouent au football. La chance !
Babeth, on peut aller jouer dehors ? L’après-midi se termine par un jeu de chandelle en cercle au milieu de la cour. Il court, il court le furet...
Le lendemain et chaque matin, le réveil est échelonné, chacune se lève à l’heure qui lui convient, ouvre son lit, fait sa toilette et enfile son short et ses baskets.
Au réfectoire un solide petit déjeuner nous attend : pain frais, beurre et confiture, compote, chocolat et café au lait, de quoi prendre des forces pour la journée.
À 9 h 30, nous avons toutes pris le petit-déjeuner. Il est l'heure de retourner au dortoir pour faire nos lits, ranger nos chambres puis nous rejoignons les garçons.
La matinée est consacrée aux activités manuelles : pompons, objets en pinces à linge, colliers de perles, tableaux de fil tendus, portes serviettes en raphia, nos moniteurs ne manquent pas d'imagination.
Et nous chantons sans cesse, accompagnés de Gérard à la guitare.
« Au loin, on voit tourner la mouette autour d’un point noir sur du bleu, nul ne sait qu’elle guette son amoureux » ou « Tiens bon la barre et tiens bon le vent, Hisse et ho, Santiano «. C'est beau !
Avant midi, nous nous rendons aux marabouts, il faut se mouiller le visage et les bras puis s’allonger sur des lits de camp ou à même le sol pour une « cure de sommeil ». C’est un moment de retour au calme qu’on appelle aujourd’hui relaxation. Je sens encore l’eau qui s’évapore de ma peau sous la tente réchauffée par le soleil de la mi-journée et j’entends la voix lente du moniteur qui nous demande de nous détendre et de fermer les yeux.
À 12 h 30, bien apaisés, nous passons aux lavabos pour nous laver les mains puis nous gagnons le réfectoire. C'est une grande salle claire où des petits murets séparent des tables de six. Nous sommes assis sur des bancs et avons la responsabilité de servir nos camarades à tour de rôle tandis que d’autres vont chercher le pain ou remplir les brocs d’eau. Nous sommes fiers de ces petites tâches qui nous autonomisent.
La monitrice nous demande de tout goûter avant de dire que l’on n’aime pas. Elle nous apprend également quelques astuces de colo comme manger sa compote dans son verre ou sa part de gâteau sur l’envers de l’assiette. Ça limite la vaisselle !
Le jour des frites, il y a toujours du rab et nous faisons "mailloche". Autant vous dire que je n’ai pas trouvé, la définition de ce mot dans le dictionnaire. Il veut dire que toute la table se précipite sur le plat (au grand dam des moniteurs). Raymond sort alors son sifflet et plus personne ne bronche.

En fin de repas, l’on débarrasse les assiettes et les verres pour faciliter le travail des personnes de service.
Après avoir mangé, c’est l’heure tant attendue du courrier. Je reçois une carte pratiquement chaque jour, de mes parents, grands-parents ou tantes. De belles images que j’affiche au-dessus de mon lit.
L’une ou l’autre des fillettes reçoit parfois un colis rempli de bonbons, de petits jouets et de journaux illustrés. Le partage est la règle, car certaines copines ne reçoivent rien.
On se regroupe ensuite à l’ombre des galeries pour lire son courrier, faire des jeux de mains ou de ficelles et ramasser des pommes de pin dont nous mangeons les amandes. "Trois p'tits chats, Trois p'tits chats, Trois p'tits chats, chats, chats".
À 14 h, nous rentrons au dortoir pour la sieste. C’est un temps où chacune doit s’occuper en silence sur son lit. Les plus petites dorment pour de bon alors que les grandes lisent, écrivent, fabriquent des scoubidous ou des colliers de perles.
Youpi, la sieste est terminée. Nous enfilons les maillots de bain, les chapeaux et nous préparons la trousse de secours, le périmètre, la caisse de pain et les bidons de sirop pour le goûter. En route pour la mer.
Nous traversons la colo, ouvrons le portail donnant dans le petit bois Henri IV. Nous empruntons alors un petit chemin aux odeurs de résine qui nous mène à la plage des Prises. Pieds-nus, nous grimpons la dune bordée d'herbes touffues et de fleurs violettes. Et soudain, l'océan est là, haut, bleu, magnifique, bruyant. Il reflue mousseux et odorant sur le sable clair. Une odeur inconnue nous remplit les poumons, ça sent la mer !
Pour beaucoup d'enfants, c'est une découverte et les cris de joie couvrent bientôt le bruit des vagues et du vent marin.
D'autres groupes sont déjà assis sur le sable, les enfants jouent patiemment pendant que deux moniteurs installent le périmètre.
Puis vient notre tour de baignade, oh ce n’est pas bien long, une demie-heure heure environ pour permettre à tous les groupes d’en profiter. Qu'à cela ne tienne, ça vaut le coup de sauter par-dessus les vagues, de s'éclabousser, de tenter de nager dans cette eau qui n'arrête pas de bouger. Bouha, j'ai bu la tasse, que c'est salé !
Après le bain, nous nous séchons puis entortillés dans notre serviette de bain nous enfilons une culotte sèche sans que personne n'entrevoit notre derrière.
Puis vient le temps des jeux de plage. Nous ramassons des coquillages, creusons de puits, enterrons les pieds de nos copains, jouons aux osselets avec des cailloux. Que de bons moments !
17 h 30, il est l’heure de gravir la dune dans l'autre sens et de regagner la colo. Nous nous rendons directement aux douches puis à la lingerie où chacun récupère son linge soigneusement rangé dans sa case.
Après dîner, nous traversons la cour jusqu'aux bâtiments en bois, ce sont des salles d'activités qui le soir, nous accueillent pour la veillée. Nous faisons des petits jeux calmes, nous chantons ou l'on nous lit de contes. Pour la première fois de ma vie, je fais connaissance avec les lettres de mon moulin et de ce curé de Cucugnan qui nous fait tant rire.
Deux fois par semaine, nous partons en randonnée avec le KW autour de la taille et le chapeau vissé sur la tête. Ce sont de longues marches d’une demie ou d’une journée entière. Nous nous rendons au phare des baleines (11,2 Km), St Martin en Ré (8,5 km), Ars en Ré (7 Km), Loix (5 km)…À la colo, on marche sans cesse et nous chantons pour nous donner du courage, un kilomètre à pied ça use, ça use…
A midi le directeur nous apporte les caisses d’œufs durs, de tomates, les fruits, le pain d’épice et les incontournables jerricanes de sirop de menthe ou de grenadine.
D'autres matinées sont plus calmes, ce sont des jours de correspondances, de nettoyage des chaussures ou de ramassage des papiers de la cour. La colo nous apprend le civisme et le vivre-ensemble.
Chaque samedi soir, il y a une Grande veillée préparée par un groupe d’âge. Un spectacle de chants, de danses, de sketches auquel toute la colo assiste. Rires et applaudissements réjouissent les colons.
Les dimanches sont des journées de fête. Après le spectacle de la veille, la grasse matinée est autorisée puis nous rejoignons nos moniteurs qui tiennent chacun un atelier. Individuellement, nous choisissons notre animation ou mono préféré : construction de cabanes dans le petit-bois attenant, activités manuelles, chants, contes, jeux, cuisine…
Le repas du midi est, ce jour-là, amélioré et l’après-midi est consacrée à un grand jeu, une kermesse, un jeu de piste ou une chasse au trésor avec un goûter de crêpes, de glaces et des bonbons à gagner.
Le 14 juillet est aussi un jour de fête, nous nous déguisons, fabriquons des drapeaux et le soir venu, nous nous rendons sur la plage pour voir le coucher de soleil puis le feu d’artifice.
Les soirées sont aussi ponctuées des anniversaires du mois dont le mien. Je souffle cette année-là, mes neuf bougies, entourée de mes amies ; elles m’ont fabriqué un petit cadeau de coquillages et de pommes de pin avec l’aide attentif de Babeth.
Quatre semaines passent vite, nous nous sommes bien amusés, mais il est temps de passer à la pesée et sous la toise. Il est de bon ton d'avoir grossi et grandi pendant ce mois et ceci est inscrit sur notre fiche sanitaire.
Le dernier jour, nous allons à la Couarde acheter les souvenirs. Je prends un petit chalutier sur un socle avec l'inscription "Ile de Ré".
L'après-midi, il faut refaire l’inventaire, remplir les valises et nous faisons les folles en sautant sur les lits.
Au petit matin du dernier jour, nous plions nos draps, bouclons nos valises et embrassons bien fort nos camarades et nos moniteurs. Il y a des larmes, des joues mouillées de tristesse de se séparer et des promesses de revenir l'année prochaine.
Nous repartons toutes dorées, les genoux couronnés et la tête bourdonnante de refrains entrainants et d'amitiés d'été.
Au revoir l’Ile de Ré, nous allons retrouver nos parents.

 

Photos de la colonie de Bellerives sur Allier à la Couarde sur mer en 1983 (année ou j'y suis retournée comme mono)Photos de la colonie de Bellerives sur Allier à la Couarde sur mer en 1983 (année ou j'y suis retournée comme mono)Photos de la colonie de Bellerives sur Allier à la Couarde sur mer en 1983 (année ou j'y suis retournée comme mono)

Photos de la colonie de Bellerives sur Allier à la Couarde sur mer en 1983 (année ou j'y suis retournée comme mono)

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Publié le 8 Juillet 2016

Dans la cuisine de ma grand-mère

En haut d’un escalier, il y a la cuisine de grand-mère. Une grande pièce ensoleillée qui fleure bon les confitures et le biscuit de Savoie.

Le buffet et la table en formica cohabitent avec des meubles en bois plus anciens. Dans le buffet, il y a tout un inventaire à la Prévert : un presse-purée, un hachoir à viande, un fer à repasser et une yaourtière….

Dans la niche du buffet, il y a un tas de papiers, le calendrier des PTT, une pile de journaux, le poste de radio et la corbeille à pain. Vous savez cette huche à pain métallique de forme arrondie avec sa porte coulissante.

Il y a un frigidaire vieillissant acheté il y a plus de 10 ans mais qui à l’époque  remplaça de façon révolutionnaire le garde-manger et les allers-retours incessants à la cave où l’on conservait les aliments.

Dans cette cuisine, on trouve encore une cuisinière et une chaudière à gaz qui alimente les gros radiateurs du chauffage central.

Dans le bahut à trois tiroirs, il y a la boîte à bigoudis et tout un attirail de couture et de pelotes de laine.

Sur le sol un linoléum moucheté qui recouvre le plancher qui continue de grincer sous nos pieds.

Les interrupteurs électriques sont encore en porcelaine tandis qu’un plafond le large néon aveuglant à remplacer le plafonnier.

Dans la cuisine de ma grand-mère

Et puis il y a des objets insolites tel ce vase en cuivre martelé à décor de feuilles de vigne dont grand-mère me raconte souvent que c’est un obus de la Grande guerre rapporté par son frère.

J’ai le droit de jouer avec le prisme pyramidal. Je connais le nom de cet objet en verre mais je n’ai jamais vraiment su à quoi il avait bien pu servir et de qui mes grands-parents le tenaient. En tout cas, lorsqu’on regarde dedans, on y voit les couleurs de l’arc-en-ciel et des images complètement déformées.  

Les vrais objets conservés dans la famille
Les vrais objets conservés dans la famille

Les vrais objets conservés dans la famille

Dans un recoin tout sombre, l’on trouve le petit évier émaillé sur lequel il faut superposer deux bassines pour faire la vaisselle. Au-dessous de l’évier, l’on range  la poubelle, la pelle et la balayette cachées par un petit rideau.

Les torchons sèchent au-dessus du tuyau à anneaux de la chaudière alors que sur le feu la cocotte-minute ronronne préparant  le délicieux veau à la tomate, mon plat préféré.

Je me sens bien dans cette cuisine douillette.

Je m’installe hiver comme été sur le gros radiateur en fonte où je lis les malheurs de Sophie ou François le bossu.

Dans la cuisine de ma grand-mère

Il est l’heure de manger, je sors les assiettes dépareillées en faïence rustique et le saladier en arcopal.

Mémé m’apprend à faire la sauce de salade : moutarde, sel, poivre et une cuillerée de vinaigre pour trois d’huile. Elle me fait rajouter des petites herbes ciselées odorantes dont j’apprends le nom, de l’estragon. Il reste à rajouter les feuilles de laitue qu’on vient de secouer par la fenêtre dans le panier à salade grillagé.

Il faut encore moudre le café et j’adore appuyer sur le couvercle tout rond du moulin électrique. Il passera tout à l’heure dans cette étrange cafetière dont j’ai su des années plus tard qu’elle s’appelait à l’italienne.

Voici pépé qui rentre du bureau. Je lui saute au cou, lui laissant à peine le temps d’accrocher son chapeau. Il a deux heures de pause pour déjeuner et va avoir le temps de jouer avec moi.

Dans la cuisine de ma grand-mère
Dans la cuisine de ma grand-mère
Dans la cuisine de ma grand-mère
Dans la cuisine de ma grand-mère

En début d’après-midi, mémé prépare la confiture, celle que je préfère aux framboises juteuses.

Elle touille les fruits  rouges avec du sucre cristallisé et un jus de citron dans un chaudron en cuivre. Elle m’appelle pour écumer cette mousse odorante qui se forme en surface. Je mangerai l'écume toute chaude pour mon quatre heures.

Je m’en pourlèche déjà les babines.  

Elle verse ensuite la confiture dans des pots en verre cannelés.

Pendant qu’elle refroidit, elle fait fondre de la paraffine qu’elle coulera sur la confiture pour bien fermer les pots. Il restera ensuite à les recouvrir de petits papiers transparents et de les fixer avec des élastiques. Je collerais  enfin une étiquette :

Confiture de framboise 1972

Dans la cuisine de ma grand-mère
Dans la cuisine de ma grand-mère

Au-dessus du bahut, la pendule égraine les heures tranquilles de mon enfance choyée.

J’ai repris mon livre et je rêvasse sereine sur le radiateur en regardant les petits perroquets qui trempent leur museau dans le verre à pied.

Il faut aller jouer cocotte

La voix douce de ma mémé me réveille de ma torpeur, elle m’envoie courir dans le jardin.

Dans la cuisine de ma grand-mère

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Publié le 5 Juillet 2016

Juillet au bord de l'eau

J’ai 5 ans en juillet 1969 et le dimanche lorsque le magasin ferme ses portes, nous partons pique-niquer au bord de l’eau.

Maman remplit la glacière en polystyrène tandis que papa arrime le canoé pneumatique sur le toit de la 4L.

Sur la banquette arrière de la voiture, entre mon frère et moi, nos parents entassent tout un bric à brac hétéroclite nécessaire pour la journée.

Une véritable expédition pour la gamine que je suis !

Notre 4L bleue ressemblait à celle ci

Notre 4L bleue ressemblait à celle ci

Le voyage ne dure pourtant que quelques minutes, la rivière coule en bas de la colline.

Ma mère descend ouvrir la barrière de barbelé puis cahin, cahin la voiture bringuebale entre les ornières et les bovidés qui nous regardent un peu étonnés. 

Il reste à traverser le grand champ où paissent de grosses vaches qui m’effraient tant.  

Au bout du pré, mon petit frère saute de la voiture en tenant solidement son ballon dans les bras et déjà nous gambadons au bord de l’eau.

Ça sent la vase, la menthe sauvage, les bouses de vaches et l’été. Ces odeurs reconnaissables entre toutes qui me replongent aujourd’hui encore dans cette petite enfance insouciante.

Juillet au bord de l'eau

Maman étale le déjeuner à l’ombre des peupliers et nous dégustons de bon appétit du poulet froid, des chips et des fruits juteux qui nous laisse la bouche et les doigts poisseux.

Et puis c’est le temps calme où allongés sur une couverture, il faut respecter la digestion. Nous feuilletons des livres d’images, Babar, Le livre de la jungle, La chèvre de M Séguin….

Papa écoute le Tour de France en sourdine sur son transistor et maman cherche un modèle de couture dans modes et travaux.

Un petit vent doux et le chant des grillons nous bercent, je crois bien qu’Olivier et mon père se sont endormis.

Bord de Sioule

Bord de Sioule

Puis nous avons le droit d’aller jouer : partie de foot, jeu de volant, saute-mouton…Nous nous roulons dans l’herbe comme de jeunes chiots et chahutons avec notre père.

Et voici qu’il s’éloigne pour couper de petites branches d’arbres. Nous le regardons curieux. Il entaille une tige souple de noisetier et en glisse une seconde à l’intérieur.

Il fabrique un moulin!

Il nous demande d’apporter de grosses pierres pour former un goulot et un petit barrage sur l'eau. Il plante ensuite deux fourches en bois sur lesquelles il pose le petit moulin qui se met à tourner vigoureusement.

Nous tapons dans nos des mains et maman rigole

Petit moulin de branches

Petit moulin de branches

C'est enfin la baignade, nous nous allongeons, le ventre sur les galets, il y a à peine de quoi nous mouiller, nous remplissons nos seaux, nous aspergeons ou apprenons à faire des ricochets.

Papa nous prend avec lui sur le canoé pour une petite balade sur la rivière.

Maman s’inquiète, y’a du courant, la bas, va pas trop loin !

Olivier mon petit frère

Olivier mon petit frère

Pépé nous rejoint en fin d’après-midi pour pécher, il nous montre comment accrocher un asticot, lancer le fil et ferrer un poisson. En peu de temps, il remplit son panier de petites fritures que mémé préparera ce soir pour le souper.

La journée se termine, il faut ranger le matériel, recharger la voiture et regagner la maison pour un bon bain avant diner.

Il reste la terrible traversée du pré et le troupeau de vaches qui à cette heure a quitté son coin ombragé et nous barre ostensiblement le chemin. Ouf, nous voilà sauvés!

Maman referme la barrière sur

cette belle journée de juillet au bord de l’eau.

Pépé Robert à la pêche

Pépé Robert à la pêche

Photos façon gouache

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Publié le 26 Avril 2016

Ça c’était avant !

Je suis née en 1964,  la préhistoire pour les jeunes blogueuses d’Hellocoton. Et oui, les filles je pourrais être votre grand-mère (faut quand même pas exagérer).

En ce temps-là, le général De Gaule est président de la république et tante Yvonne* veille au grain.

*Yvonne De Gaule, épouse du président surnommée « Tante Yvonne » par les journalistes, Catholique pratiquante, elle influe sur le conservatisme de son mari en matière de morale. Source Wikipédia

Les couches jetables n’existent pas et le petit bébé que je suis porte des pointes en coton que ma maman lave à la main.

A 18 mois, je joue à la toupie et j’empile des cubes et puis plus grande j’ai une dinette et ma poupée qui marche.

 Il n’y a qu’une seule chaine en noir et blanc, l’ORTF** et pas dans tous les foyers.  Le programme préféré de mes toutes jeunes années est Bonne nuit les petits avec Pimprenelle et Nicolas et ce marchand de sable qui m’envoie toujours me coucher.

**Office de Radiodiffusion Télévision Française

Ça c’était avant !

La cuisine est en formica et nous mangeons dans des assiettes à jolies fleurs.

Mon père à une quatre ailes et il fume dedans comme un pompier.

J’ai quatre ans lorsque mes ainés se battent sur le pavé.

Pour téléphoner, j’apprends à appeler l’opératrice des PTT* qui sert d’intermédiaire pour joindre ma mémé.

*postes et télécommunications

En 1969, je rentre à l’école avec le tablier de rigueur et j’apprends à compter avec un boulier. Les cabinets de la cour sont à la turque et à la récré nous jouons à la corde à sauter, à la marelle, aux billes ou aux osselets.

La sortie dominicale est la messe puis la visite à l’épicerie pour acheter un franc de bonbons, carambar, rondoudou ou bâton de réglisse.

Cette même année, Apollo 11 aluni en direct gardant tout le pays éveillé mais moi je fais dodo dans mon petit lit cosy.

A 11 ans, je porte des pattes d’eph, des sous pull colorés et des sabots à semelles compensées.

Ça c’était avant !

En 1977, on exécute le dernier condamné à mort, c’est Giscard qui est au pouvoir, j'ai 13 ans.

A 14 ans, je vais voir Grease au cinéma, le disco envahit ma chambre et la planète et voilà que Claude François meurt.

J’ai 16 ans en 1980 lorsque que Coluche se présente aux élections présidentielles.

En vrai, c’est François Mitterrand qui entre à l’Elysée pour mes 17 ans.

Ça c’était avant !

Juillet 1982, le mois de ma majorité. Je travaille comme monitrice et toute l’équipe regarde la demi-finale de coupe du monde de foot, France-Allemagne et nous voilà tous indignés lorsque Patrick Battiston est évacué suite à une agression du gardien de but allemand  Schumacher. La France n’a pas gagné ce jour-là, ce sera pour plus tard.  

Je suis devenue adulte, prête pour de nouvelles aventures.

Ça c’était avant !

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Publié le 11 Avril 2016

De l'intime au blogging

J’écris depuis mon adolescence et à l’époque les écrits ne se partageaient pas, ils se camouflaient dans mon journal intime.

C’était en 1978 et j’avais 14 ans. Ma petite chambre mansardée tendue de papier à grosses fleurs était mon refuge. J’avais affiché aux murs toute ma collection de posters de David Hamiltonn et mes chanteurs préférés : Dave, Michel Sardou, Michel Polnareff et les Bee Gees. Il y avait aussi ce soldat qui mourrait avec cette imploration WHY ?

Tantôt romantique, tantôt révoltée, je vivais la tête remplie

d’avenir et de projets.

De l'intime au blogging

Sur ma commode, mon électrophone diffusait à tue-tête, PARTIR de Julien Clerc ou Rasputine de Bonney M.    

C’était le temps des flippers au café du village, des parties de Ping-pong avec mon frangin, des booms, des tours en mobylette et des rassemblements de copains les soirs d’été.

Chaque jour je griffonnais dans mon cahier d’écolier. Je relatais mon quotidien, les amis, la famille, ma révolte, mes chagrins, mes amours d’adolescente et quelques opinions balbutiantes…L’écriture était encore enfantine, l’orthographe incertaine mais je retrouve les valeurs qui étaient déjà miennes.  

De l'intime au blogging

Je tenais également un recueil de citations et d’images collées, l’ancêtre de ma page FB….en somme !

J’écrivais déjà des poèmes et je relis aujourd’hui avec indulgence et nostalgie, ces vers naïfs que je suis heureuse d’avoir conservé.

Jusqu’à l’âge adulte, je n’ai jamais cessé de noircir le papier puis le PC a remplacé le stylo et les cahiers. L’écriture est restée intime  pour sauvegarder de beaux moments, soulager un tourment, déverser une colère ou ne pas oublier une idée…

 

De l'intime au blogging

Lorsque mon mari est décédé alors que j’étais paumée sans avenir et sans passé, j’ai relu tous mes écrits et la correspondance de nos vingt ans. Toute ma vie était bien là précieusement conservée.

Que ces récits étaient précieux, notre premier baiser, notre amour, notre mariage et nos enfants...tout était intact et si vivant.

Et je me suis mise à écrire mon deuil qui lui aussi devait rester gravé pour qu’il ne puisse plus jamais ne pas avoir existé. J’écris, depuis quatre ans, les méandres de ma souffrance et aussi mon espérance.   

De l’intime au blogging, j’ai décidé un jour de partager.

 Ecrire pour aider, offrir mon chemin pour soulager et lire à mon tour tant de beaux sujets qui ouvrent grand les fenêtres de la VIE.

 

 

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Publié le 1 Avril 2016

Fatma la marocaine

Elle est encore toute jeune lorsque son chemin croise celui du docteur quelque part au Maroc. Elle devient la nourrice des enfants, sa servante fidèle et fait bien vite partie de la famille.

A la fin du protectorat en 1956, le docteur regagne la France et Fatma abandonne son pays pour suivre la famille dans cette France si loin de ses racines.

Le docteur achète une clinique et Fatma devient son infirmière. Cette femme sait tout faire et se rend rapidement indispensable dans les petites chambres des opérés. Elle sert les repas, vide les bassins, fait rire les patients. Sa personnalité, son parler, ses robes colorées enchantent les malades qui l'adoptent immédiatement.

Elle est le rayon de soleil qui réchauffe les coeurs.

Quelques années plus tard, le vieux docteur aussi basané que sa fidèle servante se retire dans notre village pour jouir d'une retraite bien méritée. Il installe Fatma dans une maisonnette annexe de sa grande maison et Fatma poursuit son aide en faisant le ménage, le jardinage, les commissions.

Elle prend possession du bourg comme jadis de la clinique blanche.

Elle entre chez chacun, embrasse et tutoie les habitants, s'invite à boire le café...

Sa grande silhouette ne passe pas inaperçue lorsqu’elle traverse la place à grands pas, son cabas à carreaux ballotant à son bras.

Vêtue de multiples jupons, de robes bariolées, de corsages colorés et de voiles sur ses cheveux de jais, c’est l’exotisme assuré.

Son visage anguleux, brûlé par le soleil est tout parcheminé mais elle sourit tout le temps découvrant toutes ses dents en or.    

Son menton est scindé d’un trait tatoué et ses vieilles mains ridées exhibent des arabesques. Fatma est une berbère.

Chaque jour, je la croise dans les rues où elle promène sa gouaille et ses longues gounelles* et il est impossible d'échapper à ses baisers au goût de gitanes brunes. 

*jupes en patois Bourbonnais

Tous les trois ans, en mal du pays, elle repart au Maroc pour quelques mois de vacances mais inlassablement elle revient dans son village d'adoption.

Fatma adore les enfants, elle leur offre des bonbons, des surprises puis lorsqu’ils grandissent des cadeaux de mariage, de naissance. Une année, elle m'a rapporté du Maroc, deux bracelets en argent ciselé, je les ai toujours, précieusement conservés dans un petit coffret.

Et puis un jour, Fatma est morte et on l’a enterré dans coin du petit cimetière communal, bien loin de sa terre natale.

Au revoir Fatma la marocaine, tu restes dans nos mémoires.

Les barcelets offerts par Fatma

Les barcelets offerts par Fatma

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Publié le 13 Mars 2016

Expérimenter, c’est bien jouer

Avec mon petit  frère, nous sommes toujours en train d’inventer des trucs extraordinaires pour nous amuser.

Pas besoin de boites de jeux sophistiquées, avec trois fois rien nous sommes enchantés.

Chercheur d’or, heu non de fer

Assis en tailleur dans la courette de la maison, munis des tamis de nos seaux de plage, d’aimants et d’un petit pot en verre, nous extrayons patiemment la limaille de fer d’un tas de sable.

Petit à petit, le bocal se remplit de manne précieuse, fruit de longues heures de labeur.

Bientôt nous serons riches

Expérimenter, c’est bien jouer

Y’a de l’électricité dans l’air

C’est le grand-père qui nous montre ce tour de magie. Il faut frotter énergiquement une règle en plastique contre un chiffon de laine. Elle attire alors de petits bouts de papiers découpés.

Je comprends que c’est le même phénomène qui rend mes cheveux fous lorsque je retire mon pullover.

Heureusement c'est pas du 220 volts

Expérimenter, c’est bien jouer

Elle se met dans tous ses états

Pas besoin d’être bien grand pour prendre son premier cours de chimie. L’eau coule du robinet et est déposée dans le freezer du réfrigérateur.  Nous constatons le lendemain qu’elle s’est solidifiée dans le bac à glaçons et qu’elle redevient liquide à l’air ambiant ou dans le verre d’apéro de papa (qu’est-ce que je raconte-moi !)

Et lorsque notre mère fait bouillir de l’eau pour cuire nos coquillettes, de la vapeur s’échappe de la casserole et la vitre de la cuisine se couvre de buée.

Très drôle alors d’écrire nos prénoms avec nos doigts sur le carreau opaque.

Expérimenter, c’est bien jouer

Non mais Allo !

Il faut sauver  deux boites de conserves de la poubelle puis  demander à pépé de faire des petits trous au fond de chacune d’elle.  On tend ensuite une grande longueur de ficelle d’emballage entre les deux boites, on  la passe  dans les trous et on attache avec des nœuds solides.

Mon petit frère met  ensuite son oreille à l’extrémité d’une des boites et moi je parle dans  l’autre en me positionnant quelques mètres plus loin.  Allô t’es ou ?

 Super pratique pour communiquer !

Expérimenter, c’est bien jouer

Silence ça pousse

Nous avons dévalisé tout le paquet de coton hydrophile et renversé  la boite de haricots secs.

Entre deux couches de coton mouillé, il faut placer les haricots et les entreposer sur le rebord de la baignoire. Quelques jours plus tard, la salle de bain est envahie de haricots magiques.

Trop cool !

 

 

Expérimenter, c’est bien jouer

Mer d’huile

Vite fait bien fait, remplir un verre d’eau et y verser une cuillerée d’huile. Touiller avec une fourchette. L’huile se disperse en gouttelettes puis remonte à la surface et forme une couche au-dessus de l’eau.  

C’est juste rigolo !

Expérimenter, c’est bien jouer

Le vin et le parfum

Nous avons aussi fabriqué du vin et du parfum (en fraude). Écrabouillage de raisins ou de feuilles de roses, filtration, ajout d’alcool à 90°C (chouravé dans l’armoire à pharmacie de mémé). Chut !

Bon, je dois avouer que ça n’a pas bien marché. 

Expérimenter, c’est bien jouer
Expérimenter, c’est bien jouer

Lumière blanche

Un gros travail de recherches mené par notre père. Il nous explique la décomposition de la lumière et comme on n’y comprend rien, il nous propose l’expérience suivante.

Nous découpons un grand cercle dans un carton épais qu’il faut séparer en 7 portions. Chaque case est coloriée d’une couleur de l’arc en ciel. 

Le disque est alors accroché en son centre à un clou fixé au mur puis l’on fait tourner la roue.

Et effectivement tout devient  blanc !

C’est cette fameuse lumière blanche composée de toutes les couleurs  de l’arc en ciel. 

Si c’est pas de la grande science ça !

Expérimenter, c’est bien jouer

De l’encre plein les doigts

Ou l’art de détourner une cartouche d’encre.

Il faut une feuille de papier sur laquelle on dépose des gouttes d’encre.  On plie ensuite le papier et l’on presse fort pour étaler.

Lorsqu’on ouvre la feuille, des animaux étranges apparaissent sous nos yeux ébahis. 

On savait pas à l’époque que c’est aussi un test psy.

Expérimenter, c’est bien jouer

Fil et bouton 

Il faut chiper une bobine de fil et un gros bouton dans la boite à couture de mémé.  En couper un bon morceau, le doubler, enfiler le bouton, faire un nœud, y passer les index et enrouler le système  sur lui-même.

Lorsque le fil est bien entortillé, il faut faire un mouvement de va et vient avec les doigts. Le fil devient alors élastique.  

C’est très amusant (sauf lorsque le fil casse !)

Expérimenter, c’est bien jouer

A vous d'expérimenter

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Rédigé par Véronique

Publié dans #Quand j'étais petite

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Publié le 3 Mars 2016

J'apprends à nager

Chaque matin de ce mois de juillet de mes 6 ans, ma mémé m’emmène à la piscine municipale et me confie au maitre-nageur qui m’apprends à nager ;

C’est à plat ventre sur un tabouret que j’ébauche les premiers mouvements. Telle une petite grenouille, je coordonne les mouvements des bras et des jambes. Et puis un matin, c’est le saut dans le grand bain. M Fulpin me passe autour de la taille une bouée à 5 pains et je nage les bras tendus au bout d’une planche. Au fil des jours, la bouée s’allège  4, 3, 2, 1 pain puis il me retire la planche.

Ça y est je nage toute seule.

M Fupin me demande alors de faire une largeur et puis voilà qu’il est appelé au téléphone.

Largeur/longueur ??? Je suis encore bien petite et je pars sur le grand côté.

Ma grand-mère qui suis toujours attentivement les séances de l’autre côté du grillage se met à paniquer. Elle sait bien qu’à l’autre bout, je n’ai plus pieds.

Elle me fait de grands signes pour que je fasse demi-tour mais moi, je m’applique et je nage toujours plus loin sans me préoccuper de ma mémé.

Arrivée aux « 2,5m » je commence quand même à fatiguer et voilà que je n’arrive plus à nager.  

Fort heureusement, le maitre-nageur inconscient revient sur ces entrefaites est me tend à temps, la longue perche métallique.

Mémé est en larmes et raconte ma traversée au moniteur.

Et lui réponds très calmement :  « si elle l’a fait c’est qu’elle pouvait le faire ».

Cette année-là, j’ai passé mon brevet de 50 m.

J'apprends à nager

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Rédigé par Véronique

Publié dans #Quand j'étais petite

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Publié le 24 Février 2016

J’ai une douzaine d’années lorsqu’aux vacances de Noël 1976, je découvre la petite maison dans la prairie diffusée après le journal d’Yves Monrousi.

Treize jours durant sitôt la table débarrassée, je me précipite sur le canapé pour me propulser à Walnut-Grove aux USA état du Minnesota.  

Les Ingalls sont des pionniers qui décident de s’installer dans la vallée de Plum Creek pour y bâtir leur maison et élever leurs trois fillettes. C’est le papa lui-même qui construit la cabane au bord du ruisseau. Ce sera très pratique pour aller puiser l’eau, abreuver les animaux ou laver le linge.

La  maison est édifiée autour d’une  cheminée centrale faite  de gros cailloux trouvés dans la rivière. La cheminée de pierres a son four incorporé pour cuire le pain et un chambranle gravée du sigle  CI *CI  indiquant l’amour liant  Charles et Caroline. Dans la pièce de vie, il y a une grande table, des bancs, un fauteuil à bascule, un buffet et une pierre de bassie. Derrière la cheminée, une chambre à coucher pour les parents avec le lit du bébé et une mansarde sous le toit.  

La petite maison sans cloison est douillette et le soir à la veillée se laisse bercée par le violon du père. Le feu crépite dans l’âtre, la mère raccommode et les fillettes studieuses étudient leurs leçons puis grimpent l’échelle jusqu’au grenier affublées de leur drôle de bonnet de nuit.  Les deux sœurs bavardent alors inlassablement ou se disputent sous la couette en patchwork puis tournent le bouton de la lampe à pétrole. 

La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie

La maman Caroline s’occupe de la maison et des enfants, confectionne de bonnes tartes et ramasse les œufs du poulailler qu’elle va vendre au village. Son visage s’éclaire lorsque Charles parait et lui offre un chaste baiser.

Lui  travaille à la scierie de la ville puis dans les champs de sa ferme, il n’a aucun de répit avant le dimanche, jour de l’office. C’est le père courage qui contre vents et marées doit nourrir sa famille quitte à parfois la quitter pour travailler au loin.

Les fillettes, chaque matin empoignent leur gamelle de fer et parcourent à pieds, les quelques kilomètres qui les séparent de leur école.

Le village est traversé par deux routes de terre et comporte quelques bâtiments élémentaires. Il y a la poste et ses chambres à louer, le cabinet du docteur Backer, la scierie et le moulin de M Hanson, le marchand de grains, la forge, le temple qui est aussi l’école et le magasin général des Oleson .

La famille Ingalls n’est pas riche mais aimante et unie. Chaque  épisode nous raconte les difficultés de la vie, les bons sentiments, les vilains penchants ou la société de cette fin de XIX siècle dans l’ouest américain.   

Laura est l’héroïne principale, elle est espiègle et coure tout le temps les nattes au vent. Mary est plus sérieuse mais son personnage sera durement ébranlé lorsqu’elle perdra la vue et son bébé.

Les petites filles sages jouent avec Nelly et Willy Oleson, les enfants pourris gâtés. D’un côté la richesse dédaigneuse, de l’autre la pauvreté vertueuse.

La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie

Jour après jour, la vie de la famille Ingalls et des villageois se déroule sous nos yeux. Le quotidien, les pique-nique du dimanche, le rude travail des champs, les naissances et les décès.

Il y a les méchants qui deviennent gentils et les gentils qui trébuchent… Et puis, il y a les maladies, les famines, les tempêtes de neige, le racisme, la drogue, les orphelins, les catastrophes et les trahisons… le tout sur fond  de religiosité à l’américaine.  

Aucune histoire n’est complétement aseptisée, chaque épisode recèle une morale à méditer.

Pendant quelques années, la petite maison dans la prairie revient sur TF1 comme un cadeau de vacances scolaires et moi, je grandis avec ces petites histoires dans un coin de ma vie.

La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie

En 1987, je suis enceinte de mon premier bébé et la toute jeune chaine M6 commence à diffuser.  Et voilà que sur mon écran, je retrouve ébahie, Laura Ingalls, la petite amie aux taches de rousseur que je n’ai jamais oublié.,

Dès lors, M6 diffuse en boucle les 10 saisons de cette série.

Laura est toujours aussi espiègle. La série se poursuit, la voilà qui grandit, tombe amoureuse, devient maitresse d’école..

Un jour Laura se marie et construit son foyer tandis que moi j’accouche de mon bébé.

Et puis au fil des années, me voilà Caroline avec moi aussi des fillettes et un mari aimant à mes côtés.

Les épisodes tournent en boucle, je les connais  par cœur mais ils parviennent encore à me faire pleurer.

Mes filles grandissent, elles ont maintenant l’âge de Laura et Mary au début de la série. Elles adorent elles aussi la petite maison dans la prairie.

Au fil du temps, je regarde le feuilleton avec des yeux nouveaux, je découvre des détails qui m’avaient  échappé, je m’attache à tel ou tel personnage ou fait de société.  

La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie

La série se termine immanquablement par la destruction de Walnut-Grove. Un final déchirant ou tous les habitants détruisent leurs biens pour ne rien laisser à un magnat des chemins de fer à qui appartiennent désormais les terrains. Les habitants refusent de rester à la solde de ce personnage et de lui céder leurs propriétés.  Les habitants rassemblés autour de leurs chariots bâchés pleurent en faisant sauter une à une les maisons et les commerces.

Je pleure une dernière fois avec eux tous qui partent pour on ne sait où…

 

Laura a depuis poursuivi son histoire dans le fin fond de mon imagination, qui sait si je la retrouverais un jour?

La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie
La petite maison dans la prairie

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Rédigé par Véronique

Publié dans #Quand j'étais petite

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Publié le 24 Janvier 2016

Le trousseau

Comme chaque mois de juin, la table de la salle à manger est encombrée de piles de linge à marquer.

Les petites étiquettes blanches tissées de rouge sont arrivées et maman n’a que quelques semaines pour les coudre à chaque pièce de vêtements avant mon départ en colonie de vacances.

Alors dès qu’elle a un moment de libre entre deux clients du magasin, elle tire l’aiguille.

Dès que les vêtements sont marqués, ils s’entassent sagement dans ma petite valise en carton.

Moi, j’aime bien préparer la trousse de toilette. C’est une belle trousse fleurie à trois pochettes.

Dans la première je mets un joli gobelet décoré de roses et son étui à brosse à dents assorti

Dans celle du milieu ma brosse à cheveux à picots métalliques, quelques barrettes, des élastiques et du shampoing   

Dans la dernière des cotons tiges  et une savonnette Camay toute neuve qui sent bon.

Le trousseau

Entre deux serviettes, je case le nécessaire à courrier avec son grand bloc quadrillé et les enveloppes  timbrées avec l’adresse de la maison et de celles de mémé, tata Monique et tata Aline.

 Une gourde en plastique jaune, un chapeau de soleil et l’indispensable KW qui prend peu de place et qu’on va trimballer un mois durant autour de notre taille. Il servira aussi à se bagarrer à bouts d’élastiques ou à marquer les bases du jeu de ballon prisonnier.

Ah, j’oubliais, très important une enveloppe avec 10 francs pour ramener un souvenir, Pig gadget, le Club des cinq et le trésor de l’ile et les réserves de bonbons et gâteaux.

Le trousseau

Une fois à la colo, la première après-midi est entièrement occupée à faire l’inventaire et à compter les petites culottes.

Grand bazar dans le box où toute l’équipe de petites filles fait connaissance en comparant les jolies robes et les maillots de bain.

« Tu t’appelles comment »

« Véronique et mon papa, il est épicier  et toi »

« Catherine et moi, mon papa, c'est le directeur de la colonie» rétorque ma voisine aux taches de rousseur.

 

Autant dire qu’on est devenues copines vite fait !

Le trousseau

La coutume en ce temps-là était de ramasser les friandises de tous les colons pour les mettre en commun et de nous les redistribuer équitablement chaque jour.

 

Mais une rumeur inquiétante circule entre les box

« Attention, les monos gardent les bonbons pour eux »

 

J’ai beau être petite, il ne me faut pas longtemps pour planquer mon butin.

Sucettes dans les chaussettes, paquets de gâteaux dans les manches d’un pull, Treets dans la trousse de toilette…

Ni vu, ni connu, je suis trop forte !

Le trousseau

Tout est enfin rangé dans le petit placard en bois.

Il reste à faire les lits et cette pauvre mono n’est pas au bout de ses peines. Elle veut absolument nous montrer comment rouler le drap autour du polochon.

 

Mais pour nous le polochon sert à se taper dessus dans de grands fous rires, ça démarre bien cette année.

 

Tient y’en a une qui est  partie aux cabinets.

« Et si on lui f’sait son lit en portefeuille » invente ma nouvelle meilleure amie.  J’me dis que j’risque rien, si on se fait prendre, son père c’est l’dirlo !

 

Et soudain, y’a une grande qui lance :

«  V’la Raymond, planquez-vous »

Raymond, c’est justement le dirlo. Il est gentil avec sa moustache mais faut quand même pas lui marcher sur les pieds.

 

Coup de sifflet dans le couloir, le dortoir se calme instantanément.

Le trousseau

Et c’est parti pour 4 semaines de jeux, de chants et de feux de camp…

 

Lorsqu’on ressortira les valises, la moitié d’entre nous aura perdu ses mouchoirs, sa casquette ou ses chaussettes et la mono inscrira tout ça bien soigneusement dans la deuxième case de la liste de nos trousseaux.

 

Mais on a les temps, les vacances ne font que commencer.

Un jour en colonie, la si, la sol…

Chanson Un jour en colonie

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Rédigé par Véronique

Publié dans #Quand j'étais petite

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