Aux portes du désert

Publié le 20 Juillet 2016

Aux portes du désert

Egypte, chapitre 5

Le thermomètre marque 40 degrés lorsque nous débarquons à Assouan.
Emad nous guide au-dessus de la ville, dans une carrière de granit d’où proviennent les obélisques.

Nous nous approchons d’un obélisque couché qui n’a jamais quitté la roche.
Les ouvriers taillaient la face externe à même le rocher puis les côtés et enfin mettaient des coins de bois gorgés d’eau qui en séchant gonflaient et faisaient éclater la pierre.

L’obélisque était ensuite fignolé aux ciseaux avant d’être hissé de sa fosse puis roulé jusqu’au Nil sur des rondins. 

Un nubien jovial, noir de peau et habillé d’une magnifique robe bleu azur, gravit la colline à grand pas. Il a repéré les bus de touristes et sait bien qu’il y a quelques sous à gagner.

Il sourit de toutes ses dents « foto, foto » dit t’il en  mimant le geste.  
Bon, encore une fois, il y a du bachshish dans l’air mais cette fois ci je ne résiste pas et je prends la pose près de cet homme bien souriant.

Aux portes du désert
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Aux portes du désert
Aux portes du désert

Lorsque nous embarquons dans la felouque en fin d’après-midi, la température est redevenue supportable.

Nous nous installons sur les banquettes garnies de coussins moelleux tandis que le marin manœuvre son voilier dans la pure tradition égyptienne.

Main dans la main, nous voguons, unis, insouciants, le visage au vent et nous laissons gagner par la pure douceur du moment.

Et voilà que l’égyptien tape sur un tambourin et se met à chanter. Nous reprenons  en chœur la mélopée en tapant dans nos mains.

Les visages sont souriants, nous sommes merveilleusement bien !

Quand la chanson s’achève, mon amour reste rêveur et regarde l’horizon.

Quelle belle image éternelle que cette silhouette aimée voguant tranquillement sur le Nil mené par le batelier à la longue djellaba immaculée.
Le calme est soudain rompu quand surgissent, une bande de gamins, à plat ventre sur des planches en polystyrène. Ce sont des garçonnets d’une huitaine d’années qui viennent chanter pour les touristes en échange de piécettes.

Comment ne pas s’interroger et se sentir désolés de tous ces petits dépenaillés livrés aux eaux sales du fleuve. 

Aux portes du désert
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Aux portes du désert
Aux portes du désert

Le muezzin appelle à la prière, les hommes sortent leur tapis et s’agenouillent dans la ville. Puis ce sont des dizaines de femmes qui se regroupent dans la fraicheur du square. A chaque coin de rue, les enfants mendient, pieds nus.

La porte du souk est éclairée de plusieurs lanternes superposées et nous invite à entrer dans le monde des mille et une nuits.

Nous sommes assaillis de couleurs et de bruits et Emad quitte rapidement la rue principale pour nous conduire dans des ruelles moins fréquentées.

De chaque côté de ces passages étroits, les marchants étalent des cuivres, des étoffes, des bijoux et des papyrus.

Nos narines se gonflent des senteurs entêtantes des épices colorées et nos yeux balaient les étals clinquants.

Les touristes croisent les gens du quartier se rendant aux échoppes de fruits et de légumes, de viandes ou d’épiceries.

Le jeune guide nous offre un pot dans un petit café bric à brac dissimulé de la ruelle par un immense bougainvillier. 

Nous nous installons dans la courette, presque en famille, autour d’un mobilier de jardin bigarré, tables rouillées et fauteuil en plastiques. Une grande pancarte coca cola trône incongrue dans ce décor du bout du monde.

Le patron fait circuler le narguilé et le thé à la menthe.

L’atmosphère est sereine et nous chuchotons en sirotant le breuvage brulant.

Aux portes du désert
Aux portes du désert
Aux portes du désert

Un peu plus tard, le groupe s’éparpille entre les boutiques de la grande rue pour dépenser ses livres égyptiennes et marchander quelques souvenirs.

J’ai repéré des étoffes de soie, vertes, jaunes et rouges et j’entame ce jeu de négoce qui m’amuse beaucoup.

Pour quelques piastres, je repars avec mes foulards et un tas de babioles qui feront le bonheur de toute la famille. 

Il est tard maintenant et le temps est venu de regagner le Crocodilo.

Chapitre 6 : La vallée des rois

 

Aux portes du désert

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Publié dans #Tranches de vie

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