Faire ou ne pas faire that is the question
Publié le 16 Novembre 2016
La vie se déroule folle, archi-remplie de toutes ces choses à faire. Nous gribouillons des listes, des mémos de cuisine ou des post-it flashy. Hyper connectés, reliés en permanence à nos smartphones, tablettes et agendas en ligne, nous recevons en temps réel des textos, des bips, des mails de toutes ces choses planifiées qu’il est impossible d’oublier.
Nous cochons les choses réalisées sans paraître rassasiés. Qu’il est donc difficile de laisser vierges les plages du temps qui nous rattrapent sans cesse.
Nous nous plaignons de ne plus posséder ce fameux temps que l’on ne cesse de malmener et qui s’enfuit inexorablement à chaque jour en moins de nos années sur terre.
Nous sommes donc débordés, overbookés et parfois engloutis pas la masse d’informations que nous n’arrivons plus à prioriser.
Et si parfois nous vient le besoin de procrastination, ce n’est pas sans culpabilité car il y a dans nos têtes, cette morale gravée qui active le refrain : ne jamais remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui.
Le quotidien n’est donc qu’un vaste terrain d’opportunités pour AGIR.
Nous avons tous une foultitude d’activités, professionnelles, scolaires, sportives ou socio-culturelle. Et n’oublions pas le DO IT YOURSELF* qui nous fait fabriquer, cuisiner, repeindre, transformer, détourner parce qu’il est dans l’air du temps de tout faire soi-même genre développement durable et solidaire attitude.
*DIY = faire soi même
Mais faire ne suffit pas, il faut le partager pour exister en vrai, #brioche aux pralines @monboulangerpréféré
Enfin, le soir venu, nous goûtons le temps libre où nous aspirons au repos bien confortablement installés sur nos canapés. Mais c’était sans compter sur l’infinie des possibilités d’opportunités qui gravitent dans les quelques mètres carrés de cette aire de repos.
Les trente-six choses à faire s’imposent à notre esprit et titillent notre besoin d’utiliser nos dix doigts et notre cognition.
- Suivre une émission télé,
- Feuilleter un magazine,
- Faire ses comptes,
- Ecouter la radio,
- Ouvrir le courrier,
- Rédiger un article,
- Faire un ourlet,
- Regarder un film,
- Jouer à la console,
- S’épiler les sourcils,
- Grignoter du chocolat
- Tricoter
- Rédiger sa liste de courses
- Classer ses photos
- Téléphoner
- Envoyer des textos
- Boire un thé bien chaud
- Apprendre sa leçon
- Lire sur sa tablette
- Prendre un bain de pieds
- Suivre un Mooc
- Commander en ligne
- Ecouter de la musique
- Appeler sur skype
- Dessiner
- Plier son linge
- Discuter
- Faire faire les devoirs
- Faire un câlin
- Jouer au scrabble
- Boucler un dossier
- Prendre l’apéro
- Déclarer ses impôts
- Réserver un billet
- Se faire les ongles
- Préparer un itinéraire
La banquette moelleuse devient un immense havre d’occupations qui grâce à internet permet de tout envisager de façon illimitée.
Et voici que le temps perd de sa liberté, s’enchaine à nos idées avant même d’avoir vécu quelques minutes de trêve.
Mais ne rien faire du tout sans même se tourner les pouces, avez-vous essayé?
Le temps vacant existe-t-il vraiment ?
Un temps complètement vide, un temps du juste être.
Le corps n’est pas habitué à cette station muette. Dès qu’il est immobile les pensées en profitent, elles s’engouffrent, tourbillonnent et se pressent illico dans le goulet du ciboulot.
L’emploi du temps se déroule inexorablement et placarde les évènements à venir.
Et si nous respections le stop sans encore.
Si nous tentions d’être le témoin de nos pensées multiples, de les regarder sans filtre, de les laisser passer sans les retenir jusqu’à ce qu’elles fassent silence.
Si nous tentions de respirer en en ayant conscience, de ressentir l’air frais inspiré et le tiède expiré par nos narines dilatées.
Si nous tentions de capter les bruits alentour, les oiseaux du balcon, les sons qui nous parviennent.
Si nous tentions de regarder ces émotions qui nous submergent, nos joies, nos peines, les ressentis, les idées, les envies qui font la sarabande dans nos cerveaux étroits en quête d’ouverture.
Chaque jour est le bon jour pour saisir
un petit moment de ce rien essentiel du temps présent.