La fille qui ne voulait pas s’inscrire sur Facebook

Publié le 20 Septembre 2016

La fille qui ne voulait pas s’inscrire sur Facebook

Chère cousine,

Tu te souviens du jour où je t’ai proposé de t’inscrire sur Facebook pour recréer des liens qui se sont émoussés entre nous au fil des années?

Tu me répondis avec ironie et une fin de non-recevoir :

 Moi,  MES amis sont de chair et d’os

J’aurais pu me vexer de ce cliché grossier et combien restrictif mais je suis restée stoïque devant tes préjugés et ton refus de t’ouvrir aux nouveaux moyens de communiquer.

Comment peux-tu avoir une opinion aussi tranchée sur quelque chose que tu ne connais pas ?

Sache que Facebook, c’est trente-trois millions d’utilisateurs français.

Depuis sa création en 2004 et son réseau d'étudiants, il a gagné toutes les couches et les âges de la population. D’ailleurs les jeunes ont tendance à le délaisser pour des réseaux plus actuels. Ils ne veulent plus y trouver leurs parents et même leurs grands-parents.  

Alors tu vois, les plus de cinquante ans y sont largement représentés!

Ce mot « ami » qui a suscité ta réaction sont des personnes que l’on autorise et qui nous autorise à lire et commenter nos publications. Ce sont nos correspondants si tu veux.

Les principaux contacts de chaque utilisateur sont des gens de sa famille, des collègues, l’entourage, des personnes avec qui il a des relations sociales habituelles.

On trouve aussi dans le listing d’amis, des personnes rencontrées fortuitement au club de gym, à l’association du quartier, en vacances, en formation… On échange son "FB" comme autrefois son adresse postale.

Et puis tu sais, chacun partage ce qu’il veut bien dévoiler de sa vie, chacun maitrise son degré de diffusion et de confidentialité et la teneur qu’il donne à ses publications. 

Chacun reste libre et responsable de son profil.

Il y a de l’humour, les fleurs du jardin, la tarte aux pommes de mamie, les premiers pas d’Hugo, Marion à la plage, la rentrée  scolaire de Sophie, les tests préférés de Cécile, les jeux de Grégoire, les liens sérieux de Marie ….

Il y a autant de publications que de Facebookers  

Chacun prend plaisir à partager un peu de sa vie, à dévoiler un peu de sa personnalité, de ses engagements, de ses hobbies, de son blog

On commente, on s’amuse, on clique sur j’aime, j’adore, hi-hi, grr et l'on insère ces petits smileys rigolos 😃   🌈  🌸  💝  🚲  ⛵  😱  👀  👏   :*   🎩  🌴  👱

 C’est un peu régressif mais j’aime ça de ne pas trop me prendre au sérieux, de rire, de provoquer de réactions et d’avoir l’opportunité de créer des connivences.  

Mais Facebook, ce sont aussi des pages, des groupes à thèmes, des services, des entreprises, des médias…. les internautes se regroupent autour de centres d’intérêt, de causes à défendre.

Les gens font connaissance en ligne, échangent des idées, se soutiennent, s’entraident et finissent par devenir des familiers. Ces amitiés sont brèves ou plus durables et de nombreuses personnes se rencontrent un jour en vrai.  

Ce sont des relations actuelles, complémentaires des relations hors internet.

Il y a également une messagerie instantanée privée, Messenger.  

Malgré l’éloignement géographiquement, elle permet de rester en contact avec la famille, les amis. Elle permet de rester proches. Nous avons l’impression de ne jamais vraiment nous quitter tant nous faisons partie de la vie des uns des autres.

Le virtuel ne l’est plus vraiment tant la réalité s’imbrique avec le numérique. C’est un coucou, une photo, une conversation, une invitation, un rendez-vous, un livre, un film, une chanson, un article, un bon anniversaire, une bonne nuit, un bisou...

Alors chère cousine, tu ne fais pas partie de mes contacts virtuels puisque Facebook ne t’intéresse pas.

Et d’autre part comme ma chair et mes os ne gravitent malheureusement pas vers chez toi et que les tiens ne viennent pas chez moi, j’en conclus que nous ne sommes pas vouées à être amies. Nous sommes justes cousines, de fausses cousines qui ne se voient plus mais qui auraient pu retrouver une complicité grâce à un réseau social. Dommage!

Allez, sans rancune, rendez-vous en janvier sur nos cartes de bonne année ! 😜

 

La fille qui ne voulait pas s’inscrire sur Facebook

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Publié dans #Tranches de vie

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M
J'avoue que j'ai mis du temps à apprécier Facebook. Aujourd'hui je suis la première à dire que c'est une bonne façon de garder contact, surtout à une époque où nous vivons tous plus ou moins loin les uns des autres. Et puis c'est l'occasion comme tu le dis si bien d'entrer en contact avec des personnes qui ont les mêmes intérêts que nous. Très belle journée à toi Véronique.
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Bonjour Marie et Merci de ton commentaire.<br /> Si je suis honnête, il fut un temps où j’étais aussi assez critique.<br /> Bel automne <br /> Bien cordialement<br /> Véronique
E
Grâce à ce genre de petit outil on peut rester proche tout en étant à l'autre bout de la planète. Je suis expatriée et ce genre d'outil me rende la vie bien plus belle. Je te souhaite une belle journée virtuellement mais très sincèrement.
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Et oui Stéphanie et l'on rencontre pleins de belles personnes, on s'ouvre à d'autres milieux....<br /> Une belle journée virtuelle pour toi aussi, lol!<br /> Bien à toi<br /> Véronique