Comment j'ai pas mangé Hermann

Publié le 11 Juin 2016

Comment j'ai pas mangé Hermann

Si comme moi, il y a encore 15 jours, vous n’avez jamais entendu parler d’Hermann et bien, vous allez de suite faire sa connaissance.

Il y a donc quinze jours, ma fille affiche sur son Facebook, la photo d’Hermann et  me prévient qu’il va bientôt arriver à la maison ???

Une petite recherche sur internet me renseigne immédiatement qu’Hermann est une sorte de Tamagotchi liquide dont on doit s’occuper pendant 10 jours en le remuant et le nourrissant.

Le temps venu, on sépare Hermann en quatre portions et l’on en offre trois à des amis tout en gardant une part pour soi. Vous suivez, bien sûr !

Une lecture plus approfondie me renseigne que cette mixture est composée de farine, de sucre et de QUOI, de lait.  Et bien là, je l’annonce tout de go, je n’en veux pas du Hermann, je ne vais tout de même pas récupérer un truc qui traine dans une cuisine (même celle de ma fille) depuis 10 jours et qui trainait avant dans une autre cuisine inconnue et qui trainait avant dans une autre cuisine et qui trainait avant (va savoir depuis combien d'années) dans d'autres cuisines. En fait c’est une chaine de bactéries qu’on veut me refiler.

Merde, ma fille veut se débarrasser de moi façon Marie Besnard!

Comment j'ai pas mangé Hermann

Mais, j’ai beau tergiverser, Hermann arrive dans son petit bocal en verre. Il ressemble à une pâte à crêpes bien lisse et dégage une petite odeur aigrelette telle que décrite dans les sites que j’ai consultés. Il est accompagné de son protocole du prendre soin bienveillant, ah non zut, ça c’est dans le cadre de mon travail !

Non, trêve de rigolade, il m’est remis avec une notice qui indique les trucs à faire pendant 10 jours.

Jour 1, il faut le verser dans un saladier, le mélanger et le recouvrir d’un torchon pour qu’il respire bien.

Le lendemain, il bulle et dégage cette odeur de vinaigre pas franchement agréable de fermentation…Mais bon, on va voir ce qui se passe.

Au 3ème jour, il faut lui ajouter du sucre en quantité, de la farine et du lait. Les choses sérieuses commencent, le coco s’emballe, mousse, se prend en masse et fermente grave. Il faut donc le touiller et ne surtout pas le mettre au frigo car môssieur est frileux en plus.  

Le temps de le cuire se rapproche dangereusement et j’ai beau avoir choisi  mes trois victimes, je n’ai pas très bonne conscience.

Alors pour me rassurer, je tapote encore une fois sur Google et je trouve le principe du levain naturel, de la fermentation avec le sucre…et des dizaines de personnes qui mangent et se refilent Hermann.

Hermann, Joe, Maurice ou gâteau de l’amitié suivant les régions circule depuis la nuit des temps, il viendrait d’Alsace. Hermann est donc un levain naturel qui sert à faire une sorte de brioche que l’on fourre de pommes, de raisins, de fruits confits, de chocolat…

Ceci me rassure un peu mais à deux jours de la fin de l’expérience, si j’ai décidé de cuire ma part, j’ai aussi décidé de congeler les trois autres au lieu de les donner.  Non, ne me remercier pas mes amies…c’est de bon cœur et je sais que si je n’en réchappe pas, vous ne m’oublierez pas.

Ces deux derniers jours, Hermann veut sortir du saladier, il gonfle jusqu’au torchon et se transforme en Mister Hyde hideux et effrayant...J’ai hâte de lui régler son compte à celui-là !

Nous voici à l’avant dernier jour, je lui donne à manger une dernière fois, toujours sa dose de sucre, farine et lait…il est accroc, le gars ! Je le laisse reposer 15 minutes et je le sépare en quatre comme il se doit. Illico presto, comme je l’avais prémédité, j’envoie les trois paquets au congel.

Le lendemain, je m'occupe de la part survivante d'Hermann. Il faut à nouveau rajouter du sucre, de la farine et puis des œufs et du beurre. Je choisis d’incorporer des raisins, de la vanille, du rhum et des écorces d’orange. Je garde encore l’espoir de me laisser attendrir par cet ersatz de cake.

Je le verse dans un moule rectangulaire, je le parsème de sucre en grains et je l’enfourne, l’air faussement détachée.  

Oui, je sais, il avait l'air appétissant mais ne vous fiez pas aux apparences.
Oui, je sais, il avait l'air appétissant mais ne vous fiez pas aux apparences.
Oui, je sais, il avait l'air appétissant mais ne vous fiez pas aux apparences.
Oui, je sais, il avait l'air appétissant mais ne vous fiez pas aux apparences.

Oui, je sais, il avait l'air appétissant mais ne vous fiez pas aux apparences.

 Hermann lève bien régulièrement, il commence même à dorer, il ferait presque envie la salop. Mais car il y a un mais, la maison n’embaume pas cette bonne odeur de gâteau qui cuit ?

C’est bizarre, ça sent toujours l’aigre/fermenté.

Hermann, mon vieux, retrouve vite ton acte de contrition, t’es mal barré.

Une heure plus tard, je le sors du  four avec un peu de pitié. Je me dis qu’il sera peut-être tout de même sauvé in extrémis par mes papilles alléchées.

Comme une dernière grâce, j’immortalise ses derniers moments et lui laisse encore un moment de répit en le laissant  refroidir.

L’heure est arrivée, Hermann attend le verdict ! Et il tombe implacable et cruel.

Hermann, est déclaré DEGUEU et

est condamné à être jeté en pitance aux oiseaux.

Comment j'ai pas mangé Hermann

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Publié dans #Tranches de vie, #cuisine

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S
Voilà une pratique très bizarre :)
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Oui, oui....et pourtant il ne semble pas y avoir de cas d'intoxications, lol!