Résultat pour “la place”

Publié le 8 Novembre 2016

Sur la place du village

La courette fut bientôt trop petite pour contenir nos jeux et nos galopades alors nous migrâmes sur la place qui jouxtait la maison.

En réalité, il y avait deux places, celle de devant avec ses immenses tilleuls qui encadraient la porte de l’église et celle de derrière qui dévoilait un panorama imprenable sur la rivière.  

Le samedi ou durant les vacances scolaires, la place était le point de rendez-vous de tous les copains du bourg. Ils arrivaient à pieds, à vélo, en patins à roulettes et quelques années plus tard en mobylette.

La place de devant était le domaine idéal pour jouer au foot, dessiner des marelles ou jouer à chat.

Celle de derrière était destinée aux exploits les plus téméraires: se hisser sur la croix, longer la grille qui surplombait les jardins, escalader les murs derrière l’église et le summum, emprunter l’échelle métallique qui grimpait au clocher. Oui, oui comme dans Le grand Chemin nous étions espiègles, insouciants, libres.

Nos jeunes imaginations étaient sans cesse en éveil pour inventer une aventure ou élaborer quelques bêtises.

Tapis dans un étroit passage sombre ente deux maisons, nous retenions notre souffle lors d’un jeu de cache-cache. A califourchon sur un muret, nous chevauchions à bride-abattue dans les grandes plaines de l’ouest en poussant des cris de peaux-rouges.

La plateforme de la bascule publique nous servait de balançoire. Avec nos pieds, nous secouions de droite à gauche les pauvres planches jusqu’à ce que le garde champêtre nous déloge en vociférant.

Cachés derrière le panneau d’affichage recouvert de lambeaux déchiquetés, nous observions les allers et venues des ménagères et suivions les espionnes en catimini avant de dévaler la grand-rue en braillant.

Une petite vieille édentée habitait une maisonnette aux abords de la place. Elle sortait à intervalles réguliers toute de noire vêtu avec son un fichu sur la tête. Elle descendait dans sa cave un seau à charbon à la main ou s’en allait dans son jardin, sa corbeille d’osier sur la hanche. Parfois elle pestait en levant son balai.

Vilains garnements, Zavez pas finis de faire la sarabande sous mes f’nêtres.

Et nous nous éparpillions en criant comme une volée de moineaux et revenions à peine avait-elle refermée sa porte.

Dans les temps calmes, un platane centenaire était l’objet de toute notre attention. Patiemment nous lui enlevions son écorce laissant cruellement couler sa sève. A moins que nous ne gravions nos initiales à l’opinel dans quelques cœurs transpercés.

Lorsque j’étais seule, l’une de mes occupations favorites consistait à faire le tour d’un des tilleuls. La base du gros tronc formait des entrelacs de racines noueuses et il ne fallait surtout pas mettre les pieds par terre sous peine d’être engloutie dans l’océan déchainé.

Il y avait aussi la mère Barthelemy qui gardait des assistés. Je ne comprenais pas bien ce que cela voulait dire et l’on m’expliqua que c’était des enfants placés par l’assistance publique car leurs parents ne pouvaient pas s’occuper d’eux.

Je fis connaissance de Pascale et de ses frères, des petits parisiens très gentils. Il se chuchotait qu’on les avait placés car leur père buvait. Le père, ce devait être ce monsieur en costume qui venait leur rendre visite une fois par mois. Il leur apportait des bonbons et repartait le soir venu.

 La mère Barthelemy n’était pas tendre avec Pascale. Elle n’avait jamais le droit de venir jouer avec les autres enfants et devait effectuer toutes sortes de corvées. On lui avait même confisqué ses jouets que l’on apercevait sur une étagère du garage. Qu’elle semblait malheureuse cette petite fille de mon âge! Et puis un jour, la fratrie est repartie et la mère Barthelemy prit sa retraite et quitta le village.

Quelques temps plus tard, l’on vit débarquer sur la place, une famille nombreuse. Nous devenions ados et ces nouveaux camarades vinrent rapidement enrichir nos jeux.   

Lorsque l’angélus carillonnait au clocher de l’église, c’était le signal du soir pour rentrer à la maison. Les genoux écorchés, les cheveux en bataille, les mains sales nous rentrions au bercail, rassasiés d’avoir joué tout notre soûl.   

A bientôt sur la place du village

L'échelle métallique de l'église

 

 

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Publié le 18 Février 2015

La courette - Les bétises c'est mieux à deux

Toute petite je joue dans la courette qui sépare la maison de mes grand-parents de la mienne.

Quelques mètres carrés avec la parterre de fleurs de mémé, un banc de pierre, du fourre tout sous l'escalier  et un fil à linge qui sert lorsque maman n' a pas le temps de descendre au jardin.

Il y a aussi une plante grimpante qui s'appelle polygonum dont je mange les feuilles au goût sucré. Plus tard, elle sera remplacée par un frêne pleureur qui donnera de l'ombre dans la cour.

Au coin de la maison, des pieds de rosiers grimpants aux grosses fleurs roses ou rouges qui embaument le mois de mai.

Un jour, mon grand-père avait greffé deux autres variétés sur le même pied. Tout le monde dans le bourg a admiré le rosier à trois couleurs qui n'a duré qu'une seule année.

La porte de la cuisine de mémé est toujours ouverte pour surveiller nos jeux et surtout nos chamailleries.

A deux sur le tricycle, à cheval sur la rampe d'escalier, debout sur la banc...

L'autre jour, j'avais sorti mon landau de poupées avec son ciel de lit en percale moucheté. Et l'on s'est disputé un poupon qui dormait tranquillement dans le petit lit. Résultat, mon petit frère est tombé à la renverse et s'est tapé la tête contre un muret.

La grand-mère alertée par le bruit est intervenue et tout c'est enchaîné, mes parents étaient là, je me suis fais fâcher et la voiture a démarré avec mon frère et mes parents dedans. Ils partaient pour la clinique.

Je pense que cette situation a provoqué le premier ressenti de culpabilité de ma courte vie.

Au mois de septembre, nous sommes aux premières loge pour regarder l'arrivée de la course cycliste et applaudir les coureurs. La rue raisonne de klaxons à trois tons et est parée de banderoles à fanions.Une jeune fille en belle robe remet un bouquet au gagnant et lui fait la bise.

Quand je serais grande, je serais la reine de mon village moi aussi !

Un autre jour pour une manifestation, un gendarme poireaute au coin de la maison et comme je ne veux pas ranger mes jouets mon père va le chercher. Le gendarme s'acquitte très sérieusement de sa mission et les joujoux regagnent leur boite en deux temps trois mouvements. Depuis ce jour, à chaque fois que je vois un 4L bleue à gyrophare, je me tiens à carreaux. Je suis persuadée que les gendarmes sont équipés sous leur képi, d'un système d'écoute de mes bêtises.

 

Mais cette courette, c'est aussi les repas d'été où l'on sort la table en formica de mémé pour manger tous ensemble avec les parisiens venus pour les vacances. Une salade de tomates du jardin, du rosbif froid, des chips et des esquimaux en dessert suffisent à faire notre bonheur juvénile.

La soirée se termine par une balade et des galopades dans les petits chemins aux odeurs de foins coupés. Nous rentrons à la nuit tombante juste éclairés par la lune et les vers luisants.

Le portillon de la courette se referme alors sur notre sommeil d'enfants fatigués mais ravis de cette belle soirée.

 

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Rédigé par Véronique

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Publié le 21 Avril 2016

Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Chapitre 2

Chaque matin à 6H, le téléphone nous extirpe de notre sommeil. L’heure est matinale mais adaptée pour visiter avant les grosses chaleurs.

Equipés de pantacourts, chapeaux, crèmes solaires, bouteilles d’eau et de sacs à dos, nous nous regroupons sur le quai pour faire connaissance avec Emad, notre jeune guide.  
Pour cette première journée, il nous mène au temple d’Amon dans le complexe de Karnak à Louxor.

C’est les yeux écarquillés que le groupe remonte l’allée des sphinx.

La porte de la gigantesque façade est entourée de deux immenses statues de Ramsès II; sur la gauche se trouve un obélisque, le jumeau de celui qui se trouve à Paris.
 « C’est en 1830 que l’Égypte offre les deux obélisques à la France pour remercier Champollion d’avoir déchiffré les hiéroglyphes. Un seul arrivera  à bon port…. » nous raconte le guide dans un français parfait.

 

Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Ce temple amputé de son obélisque me chagrine. Je pense à celui qui trône sur la place de la Concorde que je ne regarderais plus jamais sans penser qu’il n’est pas à sa place.
Nous pénétrons dans le temple avec la foule déjà nombreuse. C'est une succession de grandes salles, de statues, de dessins sur les murs, de colonnes et d’obélisques.

Nous sommes si petits, immergés dans des siècles d’histoire.

Nous buvons littéralement les paroles d’Emad. Les dieux, les légendes, les pharaons dansent dans notre imagination et jamais rassasiés, nous l’abreuvons de questions.

En fin de matinée, nous profitons d’un temps libre pour déambuler à notre guise et prendre quelques clichés supplémentaires.
 

Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Le site est truffé de policiers et voici que l’un d’entre eux me prend par le bras et me fait monter sur un monticule de pierres. Il m’explique avec de grands gestes que j’aurais une vue imprenable sur les ruines. 
« Shoukrane » (merci) et je m’apprête à prendre ma photo et voici que le bonhomme se fâche.

 "Bakchich, bakchich"  dit -il en se frottant les doigts.

Un pourboire pour m’avoir indiqué une place que j’aurais bien trouvée toute seule, il y va fort, celui-là,  je ne me méfiais pas d’un policier. 
Mon mari lui donne une piécette pour s’en débarrasser, y’a intérêt à avoir du stock.  
Chaleur, émotion de la scène, soudain la tête me tourne. Nous rentrons à l’ombre  pour nous hydrater et nous asseoir un moment.

Nous choisissons au hasard le socle de l’une des 134 colonnes de cette pièce qui rassemble à une forêt minérale.  
Lorsque nous levons  les yeux, le regard ne sait pas où porter tellement c’est époustouflant.

Instinctivement je saisis une colonne à bras le corps.

 Mon malaise est passé. 

Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Il est presque midi, c’est le retour au Crocodilo. Nous sommes accueillis dans le hall du bateau avec des serviettes chaudes et des boissons.

La fraîcheur de la climatisation nous saisit et nous fait du bien et nous nous apercevons que avons faim.

A notre table, les langues vont bon train, nous faisons connaissance et échangeons sur notre matinée.

Il y a Annie, une dame célibataire un chouïa militante syndico- politico-écolo qui lance l’ambiance en sortant une bouteille de permanganate et nous expliquant que c’est pour désinfecter l’eau du robinet (comme quoi, y’a pas que moi qui ai lu le guide du routard !)

La navigation démarre peu après.

 Après déjeuner, la sieste est obligatoire et puis tout le monde se retrouve sur les transats du pont supérieur.

Confortablement installés à l’ombre d’une toile tendue, notre petite bande prend ses aises pour admirer le paysage.  
Annie nous fait découvrir ses lunettes de piscine à la vue, le luxe quoi! 
La pauvre, heureusement qu’elle était super gentille et avait bon caractère car les hommes du groupe n’ont pas arrêté de la taquiner.

La vie s’étale sur les rives du Nil et défile sous nos yeux,

Les berges sont tantôt verdoyantes, tantôt désertiques. Ici une forêt de palmiers, là des bananiers, des paysans dans leurs barques remplies de feuillages verts, des ânes sur le chemin, une mosquée haute perchée, des femmes qui lavent le linge dans le fleuve. Nous croisons également des villages de pierres blondes, le train, des felouques, des champs de maïs, une rizière…

C’est féerique !

Excursion à Karnac et tea-time sur le NilExcursion à Karnac et tea-time sur le NilExcursion à Karnac et tea-time sur le Nil
Excursion à Karnac et tea-time sur le Nil

Ding, ding …Tient on entend de nouveau la cloche ? C’est l’heure du tee-time.

A l’arrière du bateau, un comptoir abrité sous une tonnelle de paille propose des petits sablés, des crêpes et du thé chaud.

 Nonchalamment installés autour d’une table en rotin, nous prenons notre goûter.

Le léger vent chaud nous ébouriffe mais ne réussit pas à nous sortir de notre douce torpeur, nous devisons à voix basse.

Quel bonheur d'être là!

 

Chapitre 3 : Spectacles insolites sur le Nil

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Publié le 22 Juillet 2017

C'était la photo parfaite

La brasserie était en pleine effervescence en ce dimanche d’été. Pénélope y pénétra joyeusement entourée de tous les siens. Le serveur les conduisit à l’étage sous la voûte de mosaïques en lapis-lazuli. Elle adorait ce cadre art déco et cette ambiance décontractée-chic où elle se sentait à l’aise.
Nicolas tira galamment la chaise de son épouse et la gratifia d’un si madame veut bien se donner la peine qui fit sourire les convives.
Le repas démarra sur le ton de la bonne humeur et elle se dit qu’il était agréable de temps à autre d’être mise à l’honneur.
Les plats se succèdent délicieux et raffinés, Nicolas prenait son rôle très au sérieux en remplissant les verres et en faisant résonner la salle de son rire inimitable.
En face d’eux, leurs filles magnifiques dans leurs petites robes colorées conversaient avec leurs cousins. La famille parla de tout et de rien et puis le père de Pénélope entama le couplet politique. La mère de la jeune femme lui fit instantanément les gros yeux et lui se renfrogna en disant que si ça n’intéressait personne, il n’avait plus qu’à se taire. La table gloussa de cette scène familière.
Garçon lança-t-il, pour se donner une contenance!
Pénélope, lui souffla que ça ne se faisait plus d’interpeller ainsi le serveur.
Comment veux-tu que je l’appelle répondit le vieil homme pas loin de bouder à nouveau?
Pour éviter un drame, son frère enchaîna sur quelques anecdotes. Elle prit un air faussement offusqué d’être à son tour sur la sellette mais en réalité, elle aimait entendre les histoires de sa naïveté.
Après déjeuner, ils entreprirent une partie de pétanque sous les platanes du parc. Nicolas s’apprêtait à pointer lorsqu’un couple de Japonais en villégiature dans la ville d’eaux les regarda curieux. Ils avaient l’air de se demander ce que faisaient ces femmes en talons et ces hommes en cravates avec des balles métalliques à la main. Nicolas s’appliqua à ne pas rater la boule. Un grand OH salua le carreau et lui se rengorgea de cette gloire éphémère.
La fin d’après-midi fut douce, on remonta tranquillement la galerie Napoléon en devisant gaiement. Pénélope était belle dans sa jupe en tweed rose, entourée de ses filles on aurait dit trois sœurs
Sa tante signala qu’elle ressemblait à Jacky Kennedy et ajouta sans rire que Nicolas était plutôt Giscard avec son crâne dégarni. Et lui qui n’en loupait pas une entonna un tonitruant bonsoi madam, bonsoir madmoisel, bonsoi messieur et fit claquer son index dans sa joue.
Le groupe se reforma pour charrier la tata, et toi tu serais la reine d’Angleterre lui dit un petit-cousin taquin.
Ils arrivèrent au pied de l’escalier majestueux de l’opéra tout blanc et posèrent sur les marches. Nicolas passa un bras protecteur autour de la taille de sa femme. Chacun pris place à leurs côtés, les grands derrière comme il se doit. Quelqu’un appuya alors sur le retardateur puis courut se placer dans un coin.
Les quarante ans bonheur de Pénélope s’imprimèrent à jamais sur cette photo parfaite.

 

Texte écrit dans le cadre du concours littéraire e-crire aufeminin 2016

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Publié le 19 Juillet 2017

Le terrain

C’était comme ça que nous appelions l’aire de sport située derrière le préau de l’école primaire. C’était un grand carré de pelouse et un terrain de basket avec en bordure une poutre métallique, un portique à agrès et une piste de saut en longueur.

Je devais avoir une douzaine d’années lorsque j’ai commencé à fréquenter ce lieu avec d’autres enfants de mon âge. Cet espace plus éloigné de la place du village était désormais plus conforme à nos années adolescentes.

Nous jouions au basket sur le terrain goudronné et la moindre bousculade  nous valaient des chutes qui nous éraflaient les cuisses et nous couronnaient les genoux. Nous adorions le ballon prisonnier, les matchs de foot et les parties de rugby où nous nous plaquions au sol et roulions dans l’herbe comme de jeunes chiots. Les plus habiles grimpaient aux barres du portique et faisaient le cochon pendu, les grands bêtas escaladaient les panneaux de basket. Le terrain servait également à faire du patin à roulettes.

Et puis, il y avait ces concours d’opposition que nous faisions sur la poutre verte. Face à face, il s’agissait de lutter avec les mains pour  faire tomber l’adversaire. Thierry, un grand du bourg dégommait un à un les plus petits et il resta longtemps invaincu jusqu’à ce que vint mon tour. Bien déterminée, je le poussais de toutes mes forces avant qu’il n’ait eu le temps de reprendre son souffle et à mon grand étonnement, il tomba, il tomba et se cassa le bras.

Et oui, nos jeux d’enfants pouvaient être dangereux !

Deux ans plus tard, lorsque l’été revint, les garçons avaient troqué leurs bicyclettes contre des scooters qu’ils faisaient pétarader pour nous épater.

Aujourd’hui encore, lorsque je vois des jeunes gens cabrer leur engin et que je sens l’odeur de « mobylette », les souvenirs de mes quatorze ans refluent dans ma tête.

« Les filles, rendez-vous ce soir au terrain ! »

nous lançaient les Casanova en herbe.

Ce ne fut pas une mince affaire que de convaincre les parents d’aller un moment au terrain après dîner. Il fallut dire qui serait là, promettre de ne pas faire de bêtises et de renter à l’heure. Sitôt le dessert avalé, notre bande de jeunes aux cheveux longs et aux blues-jeans à paths d’éph se dirigeaient joyeusement vers le terrain. Quelles étaient douces nos soirées d’été. Une radio à la main, nous écoutions le hit-parade et reprenions en cœur Ti amo  d’Umberto Tozzi ou You're the one that I want de John Travolta.

Et puis sevrés d’activités, nous nous asseyions en cercle dans l'herbe chauffée par le soleil de la journée et nous refaisions le monde, gouttant à l’ivresse de cette toute jeune liberté.  

Souvent le silence nous rattrapait au fur et à mesure que le soleil déclinait. Le chant des grillons prenait alors toute la place, ils stridulaient invisibles dans le gazon coupé ras. Nous nous mettions à plat ventre pour les dénicher de leur trou ou cherchions quelques trèfles à quatre feuilles pour nous porter bonheur.

L’heure arrivait toujours trop vite mais nous savions que pour revenir demain, il fallait rentrer sans barguigner !

Bonne nuit les copains !

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Publié le 29 Juillet 2016

Le monument aux morts

Augustine décacheta le pli de l’administration avec les yeux brouillés.  

Que lui voulait donc encore cette République Française qui 7 ans plus tôt l’avait laissé seule avec ses deux petits.

Courrier reçu par M-Augustine

Courrier reçu par M-Augustine

Madame,

C’est avec une émotion profonde que nous venons vous annoncer, pour que vous puissiez y assister, l’inauguration du monument aux morts que la commune a élevé à ses glorieux morts. Il aura lieu à 10 heures et demie, dimanche 8 août 1920, date que portera le drapeau spécialement acquis pour la circonstance.

La municipalité à qui ce pieux devoir est confié a voulu que la cérémonie fût impressionnante dans sa simplicité. Il en sera ainsi et le recueillement le plus absolu sera observé.

Vous aurez la place d’honneur.

Votre douleur est grande, nous la partageons.

Puisse la fière part que nous y prenons, être à votre peine une atténuation et vous encourager.

En vous renouvelant nos condoléances émues, nous vous saluons avec un profond respect.

Pour le conseil municipal

Le maire

Marie-Augustine et Jean-Louis

Marie-Augustine et Jean-Louis

Augustine se cacha dans la souillarde pour que les enfants ne voient pas ses larmes.

L’espace d’un instant, elle revit le bon sourire de Jean-Louis, elle sentit sa moustache brune caresser ses lèvres avides de baisers et ses mains qui enserraient sa taille fine.

Elle se boucha les oreilles, chiffonnant le courrier officiel. Cette lettre ranimait le feu des canons et les éclats d’obus éclataient dans son cœur serré sur le mort pour la France.

Elle vit le corps vigoureux de son aimé, démantelé, méconnaissable, enfoncé dans la terre éventrée. Il gisait là entre les squelettes des arbres désintégrés, sous les salves incessantes qui finissaient de l’enterrer.   

Elle étouffa ses cris d’horreur avec le torchon à vaisselle qu’elle tenait toujours dans ses mains tremblantes.

Que savait-il ce scribouillard de la mairie, de ses cauchemars, de son labeur pour survivre et élever ses enfants devenus pupilles de la nation ?

Que savait-il ce gratte-papier, de son époux, jeune lieutenant dévoué qui tomba au cœur d’un été qui ne parvenait plus à réchauffer sa dépouille abandonnée.

Cette lettre remuait le long fer à jamais fiché dans sa plaie béante de veuve. Ses larmes de sang se mêlaient à nouveau avec celui qui coulait dans les sillons de la terre Lorraine.

Elle revécut cette longue année sans nouvelles et ses démarches vaines pour le retrouver.  

Sa chair se tordait encore des affres de ses nuits blanches, la secouant d’interminables spasmes de désespoir qui laissaient son lit moite et ravagé.   

Mon Dieu, qu’elle avait espéré qu’il ne fut que blessé, inconscient, amnésique. Elle pria même pour qu’il fût amputé, aveugle, défiguré ….

Il était quelque part dans ses espoirs jusqu’à la missive funèbre qui la laissa pantelante et muette.

Il était mort depuis longtemps, depuis les premiers jours de la guerre.

Augustine, la belle épouse du lieutenant valeureux  troqua son corsage blanc pour une vilaine robe noire et quitta le village qui n’était pas le sien.

Bien loin de leur petite maison, toute joie à jamais disparue, elle poursuivit sans lui, sa vie de veuve et de mère pour les deux orphelins de ce papa glorieux.

Une inauguration de monument aux morts après la guerre 14/18

Une inauguration de monument aux morts après la guerre 14/18

Et voilà qu’aujourd’hui, on l’informait que le nom de Jean-Louis était inscrit sur le monument du souvenir, là-bas dans le village de leurs belles amours.

Elle imagina les lettres d’or se détachant sur le marbre gris, 1er nom de la longue liste, 1er mort de la commune.

Augustine ne pourrait pas prendre la place d’honneur que la commune lui réservait. Elle imagina pourtant le long cortège sombre et tous ces enfants sans père. Elle entendit les discours patriotes, les hommages rendus et les bénédictions du vieux curé.

Elle vit les étendards levés,

les bouquets de bleuets et de coquelicots qui repoussaient

au vent dans les terres dévastées.

Augustine, se ressaisit, Jean-Louis dont les os dispersés s’entassaient pêle-mêle dans la terre de l’est aurait afin son mausolée.  

Sur le buffet de la salle, trônait une photo qu’elle aimait tant, elle souligna de son index leur couple si bref tandis que ses yeux clairs cherchaient dans le jardin leurs deux enfants joyeux.

A la mémoire de Jean-Louis et Marie-Augustine mes arrières-grands-parents

Le monument aux morts

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Publié le 7 Mars 2016

Déguster son pain

L'expérience démarre à la boulangerie de votre quartier. La porte vous accueille avec son drelin familier et la boulangère en tablier affiche son sourire commerçant.

La boutique est pleine à craquer mais l’attente est agréable dans l'échoppe : « Le bon pain ». La chaleur du magasin contraste avec le froid de ce début mars.

Qu’est-ce qu’on est bien!

Vous êtes là pour acheter votre baguette mais tous vos sens sont en éveil.

Vos yeux font des va et vient d'une tarte aux fraises à un éclair au chocolat, d'un flan aux œufs à un beignet sucré. Et si vous vous laissiez tenter?

Sur les étagères derrière le comptoir, trônent toutes sortes de pains odorants: des campagnards, des traditions, des céréales, des épis, des boules striées…

Choississez votre préféré.  Moi, je prends une baguette farinée à souhait avec ses deux cornes à croquer.

 Vous savez combien il est difficile de ne pas casser ces quignons bien pointus à peine sortis de la boulangerie.

Aujourd’hui, je résiste car je vais tenter sous vos yeux (et sans filet) , une expérience unique de dégustation de baguette.

Me voilà à la maison, confortablement installée, la dégustation peut commencer.

Je casse enfin l’extrémité de mon pain et je salive d'envie de l’engouffrer. Je prends pourtant le temps d'observer cette baguette à la croûte bien dorée, rugueuse avec sa farine qui forme des petits paquets compacts et friables.

Je ferme les yeux et j'approche le morceau de mes narines frémissantes. La corne sent un peu le brûlé tandis que le côté entamé dégage une forte odeur de levain.

Sous l'effet de ma respiration la farine volète et tombe sur mes lèvres. Le bout de ma langue la ramasse avec gourmandise.

Le quignon avalé, je me taille un bon morceau.  Je sens la croûte plus fine et le goût de levure de la mie.  La texture est élastique et en bouche le goût du bon pain prend toute la place.  A peine besoin de mastiquer, ça fond sous l'effet de la salive et la bouchée glisse facilement dans la gorge.

La dégustation terminée, il reste des petits morceaux de croûte entre les dents et dans les recoins de la bouche qui donne envie de reprendre un morceau.

Alors, je sors le  beurrier et je tartine copieusement ma nouvelle tranche puis je râpe sur le dessus de fins copeaux de chocolat. C’est divin !

 Allez vite, empoignez votre panier et

rendez-vous à la boulangerie.

 

Bon appétit

Déguster son pain

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Rédigé par Véronique

Publié dans #Positive attitude

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Publié le 6 Septembre 2018

L'heure de la baignade à la colo

Un bruissement d’abord imperceptible s’amplifia au fil des minutes, se transformant en conversations à voix basse puis en rires et enfin en galopades dans le couloir. La sieste était terminée et les fillettes s’animaient après une heure et demie de silence forcé.

Babeth demanda aux filles d’enfiler leur maillot de bain et de préparer leur sac de plage avec une serviette et une culotte de rechange puis elle les fit aligner deux par deux sous la galerie du dortoir, vérifia que les chapeaux étaient bien sur les têtes et jeta un œil au bâtiment opposé.

De l’autre côté de la cour le même rituel s’effectuait pour le groupe des garçons, les chenapans beaucoup moins disciplinés que les filles avaient profité que leur moniteur s’absente quelques minutes pour se disperser autour du dortoir.  Lorsque Christian revint avec la grande boite en plastique contenant le goûter, il dut donner un coup de sifflet pour rassembler ses ouailles puis il prit sa grosse voix pour demander à Patrick de se tenir tranquille, à Sylvain d’enfiler sa casquette et à Alain de lacer ses baskets.

Cinq minutes plus tard, enfin prêts, les garçons traversèrent la cour en faisant les fous pour rejoindre les filles qui gloussaient de plus belle à l’approche de leurs camarades.

« Patrick est trop beau »

 « Oui mais Philippe est plus gentil »

« Moi j’aime mieux Eric »

 Babeth sourit aux commentaires de ses filles et fit un clin d’œil à Christian pour qui elle en pinçait un peu elle aussi. Elle confia la mallette à pharmacie à une grande fille dégourdie et les garçons se chargèrent du filet du périmètre et de la cantine du goûter.

Les moniteurs comptèrent et recomptèrent les enfants, ils étaient seize mômes de 10 à 11 ans, halés, dévorés de moustiques, égratignés aux genoux et trépignants de cette baignade quotidienne.

Christian prit la tête du cortège tandis que Babeth fermait la marche et la troupe s’ébranla enfin vers le fond de la colo en faisant crisser les aiguilles de pin sous les sandales. Elle franchit le portail du parc et traversa la route pour rejoindre un petit chemin qui serpentait sous la pinède. Ça sentait bon la sève chaude et il flottait dans l’air comme une douce torpeur d’été qui rendit soudain les enfants très calmes. Mais Babeth ne leur laissa pas de répit, elle réveilla l’ambiance en entonnant le chant appris le matin. TIENT BON LA BARRE ET TIENT BON LE VENT, HISSEZ  HAUT SANTI AANO, SI DIEU VEUT TOUJOURS DROIT DE E VANT, NOUS IRONS JUSQU’A SANFRANSISCO.

La colo ne passait pas inaperçue dans le quartier et les vacanciers souriaient en croisant le groupe qui s’égosillait de plus belle à l’approche de la dune. Les enfants traversèrent le petit bois Henri IV et longèrent une rangée de baraques aux effluves sucrées qui les fit saliver. Certains se déchaussèrent pour grimper la dune ; trois filles à la traine se plaignirent que la montée était trop dure, Christian les encouragea, leur fit se donner la main, attrapa le bout de la chaîne pour remorquer les fillettes. Il furent bientôt tous au sommet et comme chaque jour  ils marquèrent un arrêt, saisis par le vent marin et les effluves iodées. Que c’était beau ce ciel azur qui plongeait dans la grande bleue et cette immense plage de la Couarde piquetée de parasols multicolores.

 

Enivrés de vent salé, les enfants se dirigèrent à leur place habituelle le long de la dune et ils installèrent le camp en étalant les serviettes puis se mirent en maillot de bain et attendirent les consignes.

Raymond le directeur venait de les rejoindre, il aida Christian à installer le périmètre sous les yeux impatients des enfants. Ils auraient voulu courir mais les moniteurs veillaient au grain et c’est donc calmement qu’ils se dirigèrent au bord de l’eau pour se mouiller le corps et la nuque et entrer progressivement dans l’eau. Une fois bien mouillés, ils purent enfin s’ébattre, sauter par-dessus les vagues et profitez de ce bain de mer qu’ils aimaient tant. Didier le surveillant de baignade, un sifflet à la bouche gardait l’œil partout et Babeth et Christian étaient dans l’eau avec les enfants tandis que Raymond gardait le fond du périmètre. La baignade ne durait pas plus de 25mn pour laisser la place aux autres groupes qui se succédaient toute l ’après-midi.

Trois coups de sifflets retentirent soudain.

« Déjà se plaignit Sophie, c’était trop court. »

« Allez allez, tout le monde sort » entonna Babeth

Les enfants se jetèrent une dernière fois dans l’écume puis regagnèrent en courant leur coin de serviettes. Les uns se séchèrent un peu, tandis que d’autres ruisselants d’eau se jetèrent dans le sable  chaud et que quelques coquettes s’allongèrent pour un bain de soleil.

Un peu plus tard, les jeux de plage allaient bon train :  creusement de trous à remplir d’eau de mer, jeu d’osselets avec des cailloux, recouvrement de sable du copain, papotages. Lorsque la mer s’éloignait découvrant une bande de sable humide, les moniteurs organisaient un ballon prisonnier, un concours de châteaux de sable ou un relai.

A l’heure du quatre heures, les moniteurs les faisaient s’asseoir en cercle et l’on ouvrait la grande caisse. Chacun recevait un morceau de pain et une pâte de fruit, une barre de chocolat ou une vache qui rit et l’on se passait les verres pour boire le sirop de grenadine ou de menthe.   

Vers 17H00, il fut temps de se changer. Les enfants se contorsionnèrent sous leur serviette pour enfiler un slip sec, les filles plus organisées se tenaient les sorties de bain. Les enfants pleins de sable ou rouges écrevisses reprirent le chemin du retour en passant par le petit bois.  

Puis c’était l’heure de la douche dans un bâtiment sous les pins, d’abord les garçons puis le groupe des filles. Une fois propres et secs, les moniteurs menaient les enfants à la lingerie où chacun récupérait sa pile de linge marqué à son nom.

L’heure du diner approchait, la colo se rejoignait au centre de la cour de sable pour une chandelle géante puis chaque groupe à tour de rôle passait se laver les mains et entrait joyeux au réfectoire, affamés de leur journée bien remplie.

Bon appétit les enfants.

Merci à Jean-Marc pour cette photo aérienne de la colonie de Bellerive à la Couarde (PEP)

Merci à Jean-Marc pour cette photo aérienne de la colonie de Bellerive à la Couarde (PEP)

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Publié le 18 Juillet 2016

La dictée :  feuilleton des années 1980

Une belle découverte que ce vieux feuilleton en six épisodes des années 80 qui a récompensé Pascale Rocard d’un Sept d’or.

L’histoire commence en 1881 dans la campagne Aveyronnaise près de Rodez.

Une jeune veuve de condition modeste, Maria Messonier souhaite que son fils Louis accède à l’enseignement. Malgré la fougue de sa mère, les pères de la ville n’acceptent pas ce petit paysan qui ne parle que le patois.

Au retour de l’école, Maria et Louis sont surpris par une tempête de neige en pleine forêt, on entend même les loups qui hurlent, ils sont perdus … Le destin heureux leur fait croiser Paulin Labarthe qui rejoint au même moment, dans une carriole couverte, le même village que les Meissonier, il vient s’installer dans une maison dont il a hérité.

Dans la tempête, ils aperçoivent la voiture de leur sauveur

Dans la tempête, ils aperçoivent la voiture de leur sauveur

Paulin est fils d’imprimeur, photographe, ancien communard. Il est surtout bon et instruit et ne se fait guère prier pour entreprendre l’éducation de Louis. Maria effectue des travaux ménagers en échange de l’instruction de son fils.

Une tendre idylle nait bientôt entre Maria et Paulin et le précepteur se prend d’affection pour Louis, devenant un véritable père pour lui en même temps que le compagnon de sa mère.  

Quelques temps plus tard, Louis armé des rudiments indispensables de l’instruction intègre enfin l’école religieuse puis l’école normale des instituteurs. Malgré la rudesse  des conditions de vie de cet internat et les brimades de certains professeurs, il réussit brillement et sort major de sa promotion.

L’école de Jule Ferry, publique, laïque et obligatoire en est encore à ses balbutiements et tout reste à construire pour éduquer et instruire les enfants. Louis malgré sa 1ère place qui lui ouvre de grandes voies, choisit d’enseigner aux plus modestes, aux « comme lui » et rejoint sa première école dans un petit village, non loin de chez ses parents, au Cayrol.

Louis à l'école normale

Louis à l'école normale

D’année en année, il dicte ce texte de Victor Hugo.

Le progrès de l’homme par l’avancement des esprits ; point de salut hors de là. Enseignez ! Apprenez ! Mangez le livre !
Toutes les révolutions de l’esprit sont incluses, amorties dans ces mots :
Instruction Gratuite et Obligatoire. 
Partout où il y a agglomération d’hommes, il doit y avoir, dans un lieu spécial, un explicateur public des grands penseurs.
Nul ne peut savoir la quantité de lumière qui se dégagera de la mise en communication du peuple avec les génies.
L’ignorance est un appétit. Le voisinage de la nature rend l’homme du peuple propre à l’émotion sainte du vrai.
Tous les enseignements sont dus au peuple
 

Une dictée bien compliquée que les enfants rendent remplie de fautes mais dont ils comprennent immédiatement le sens intrinsèque et la volonté de leur maitre à travailler avec eux pour leur avenir.

1ère école de Louis encore en uniforme de l'armée effectuée aprés son école normale

1ère école de Louis encore en uniforme de l'armée effectuée aprés son école normale

Camille une jeune institutrice le rejoint bientôt dans la petite école, ils s’aiment et  ils s’épousent.   

Le travail  scolaire, le secrétariat de mairie, l’amicale laïque occupent tout le temps de ce jeune couple. Louis et Camille dépensent leurs forces, dispensent leur savoir sans compter avec cette volonté sans cesse renouvelée, cette foi, d’ouvrir les esprits de leurs concitoyens, pour donner la chance à chacun de s’élever dans la société.

Camille et Louis Messonier

Camille et Louis Messonier

Après 11 ans de bons et loyaux services, le couple bien peu soutenu par la municipalité et Camille enceinte et à bouts de force déménage à la ville.

Louis prend la direction d’une grande école, Camille malheureusement perd son bébé.

Le temps passe, leurs deux enfants dans leur sillage deviennent maitre et maitresse d’école ….

Pendant cinq épisodes jusqu’à la grande Guerre, l’on suit cette lignée d’instituteurs et les avancées de  l’école de la république.   

Carole dans sa classe des années 80

Carole dans sa classe des années 80

Le 6ème et dernier épisode, nous projette dans les années 1980, Carole l’arrière petite fille de Louis et Camille poursuit le combat de ses ancêtres et revient aux sources dans cette école de campagne du Cayrol. L’école menace de fermée, il n’y a plus qu’une quinzaine d’élèves. Les bâtiments et les mentalités n’ont guère évolués en 100 ans.

Le maire est tout aussi hostile que celui d’autrefois, le poêle trône toujours dans la classe et la maitresse est toujours considérée « à tout faire ».

A son tour  elle regagne la ville pour enseigner dans une classe d’éducation spécialisée. En face d’elles une trentaine de grands gaillards d’origines variées qui pensent surtout à chahuter. Carole parvient à les capter en racontant l’histoire de Louis, ce petit paysan patoisant qui apprit le français et sortit de sa condition par son travail et l’accès à la culture.

Et Carole  lut  ceci : Le progrès de l’homme par l’avancement des esprits, point de salut hors de là…
 

Si votre curiosité a été éveillée, cliquez vite sur le lien ci-dessous :

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Publié le 26 Septembre 2016

Managez humain - Livre de Franck Martin

Pour ma première participation à Masse Critique Babelio, j’ai reçu Managez humain c’est rentable.

L’opération Masse critique consiste à se porter candidat pour recevoir gratuitement un livre récent et à s’engager à publier un avis sur le site Babelio.

J’ai donc lu très sérieusement le bouquin, surligneur en main et voici ma première critique littéraire (rien que ça !) 

Managez humain - Livre de Franck Martin

Le ton est donné dès la couverture d’où émerge le bras d’un homme en costume tenant une grande fleur rose, un souci.

En gros caractères, une invitation à MANAGEZ HUMAIN soulignée d’une affirmation en rouge c’est rentable pour ne pas décourager les cadres septiques. En bas à droite on annonce la ligne conductrice de l’ouvrage : LA BIENVEILLANCE

La lecture est facile, le livre m’a accroché dès la préface de Raymond Doménech qui parle de son partenariat avec Franck Martin dans le monde du football.

L’auteur nous entraine ensuite (sans jeu de mot) dans une série de questionnements, de réflexions, d’explications et quelques méthodes en autre de communications.   

Qu’est-ce qu’une équipe, ces hommes et femmes uniques qui la composent, les liens entre les uns et les autres, les interactions des comportements ?

Lorsque des changements interviennent ou sont nécessaires dans une vie professionnelle et une vie d’entreprise, de quelle manière  les préparer pour recueillir l’adhésion de tous ?

Comment le cadre peut-il aider le collaborateur à trouver le sens de ses missions dans une conscience collective de l’entreprise ?

Comment chacun peut-il trouver la place qui lui revient et s’épanouir, grandir ?

Apprendre à créer des relations de confiances, à être empathique, à chausser les souliers de l’autre pour le comprendre.

Apprendre à communiquer positif, à partager, à croiser, à partager des points de vues, à se libérer des modes de pensées étriqués.

Savoir développer ses sens en présence d’autrui pour recueillir des informations.

Manager en faisant les bonnes demandes.

Les chapitres sont ponctués de petites histoires d’entreprises, de récits de réalités de terrain, de vécus de personnes réelles. Ces histoires vraies montrent bien les difficultés, les maladresses et « l’humain ». L’auteur se cite à plusieurs reprises, nous montrant ainsi comment lui-même est sans cesse en mouvement.

Franck Martin et son équipe nous aident  à comprendre et connaitre l’historique, la culture de chaque entreprise évoquée et à décrypter les situations.   

J’ai un peu lâché sur le dernier chapitre qui développe le schéma de congruences* et la théorie des ensembles sans doute parce que c’est moins concret et que ces notions demanderaient  un ouvrage explicatif entier à elles seules.

*congruence : cohérence entre les idées, les pensées, les valeurs et les actions

Pour finir, l’on trouve un petit résumé  des vingt commandements essentiels à retenir pour progresser dans son management.

La postface est presque inutile, elle est signée du président Bosh France qui parle d’évidences.

J’imagine, que les pratiques bienveillantes deviennent  de véritables façons de faire et d’être lorsqu’on les pratique depuis longtemps, malheureusement nombre d’entreprises et de dirigeants ont besoin de se remettre en question.

Ce manuel pratique est à mettre entre toutes les mains, non seulement de nos hiérarchies mais aussi des salariés pour une ouverture sur le leadership  et le fonctionnement des équipes.  

J’ai aimé en le lisant, avoir envie de travailler mieux pour m’investir mieux.

 

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Publié dans #Culture, #Positive attitude

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