Publié le 7 Septembre 2016

Allo Béa, je passe en caisse

Allo Béa, ça va ?

Moi ? Oh si tu savais, je reviens de l’hyper, une vraie galère. Ça grouillait de monde là-dedans et avec les travaux d’agrandissement, quel bordel!

Tu trouves les saucissons en face des soutiens-gorge…Tu te rends compte, ça fait envie !

Après une heure de slalom, j’arrive enfin en caisse et là t’aurais vu, que des files interminables et des chariots archi bondés.

Bon, je me décide pour la six et comme d’habitude, je vois que la sept avance plus vite.

Y’avait un môme qui braillait dans un caddy et la mère qui ne disait rien. Ça sentait le camembert et il faisait chaud, l'horreur!

Et là, ça avance plus et qu’est-ce que je vois trois places devant ? La caissière qui téléphone et puis une employée à roulettes qui file dans un rayon.

Manquait plus que ça !

Allo Béa, je passe en caisse

Quinze minutes plus tard,  je positionne enfin le chevalet « client suivant » et  je déballe mes courses sur le tapis roulant, tu sais les grosses courses du samedi.

Le tapis était bondé, j’entassais les derniers trucs en équilibre en priant que rien ne tombe et j’attendais que la cliente précédente ait fini de remballer.

L’hôtesse de caisse en a profité pour passer un petit coup de pschitt puis elle a causé à sa copine : Eh  Jeanine c’est quand ta pause et bla, bla, bla… Elle a ensuite fait tourner son tabouret, mit ses doigts à sa bouche, replacé une mèche de cheveux et baladé son regard vide de droite à gauche en attendant que la cliente règle ses achats.  

A un moment, ses yeux ont croisé les miens. Je lui prépare alors mon plus beau sourire et un bonjour. Et bin, tu m’aurais vu, je me suis retrouvée toute conne avec mon sourire avorté et mon bonjour ravalé. Elle ne m’a pas calculé, mais alors pas du tout, du tout.

Puis j’ai vu ses grands ongles manucurés tapoter d’impatience car la cliente n’en finissait pas de chercher sa carte de crédit.

Enfin, c’était mon tour, j’ai franchi le portique de sécurité, soulagée de ne pas sonner. Mais si rappelle-toi Béa, la fois où je me suis retrouvée pieds nus car mes chaussures n’avaient pas été démagnétisées.

Allo Béa, je passe en caisse

Bref,  je me mets en mode turbo, sac en bandoulière et mains automatiques pour saisir mon premier article et là j’ai droit au protocole « Accueil de caisse ». Tu sais, le sourire ultra Bright  assorti du bonjour monocorde. Et pis c’est tout, ma vieille, j’ai pas eu un mot de plus, la fille s’est mise à scanner et moi à speeder.

Je me suis mise à remplir mes sacs à l’arrache car les courses déboulaient genre pop-corn qui sortent d’une casserole sans couvercle.

A un moment, j’ai vu son avant-bras qui poussait le tas qui s’accumulait parce que je n’allais pas assez vite.

J’ai senti une petite suée sur mon front parce que j’avais encore plein de trucs à ranger. Et là, j’ai entendu la voix aigüe qui m’annonçait le prix à payer, réclamait ma carte de fidélité et mon pedigree …. Et moi je pensais, purée, si les œufs s’en sont sortis, j’aurais de la chance. 

Payement accepté!      

Elle m’a alors tendu les deux mètres de ruban de caisse et m’a dit au revoir.

Une boîte de cassoulet encore à la main j’ai voulu répondre au revoir mais elle ne me regardait déjà plus. Un jeune homme à barbe venait de passer le portique protocolaire.

Sourire, bonjour, scanne des packs de bière.

J’ai poussé vite fait mon chariot dans l’allée pour dégager le terrain, me débattant  avec ma carte, mes tickets à plier, un chou-fleur qui se barrait et j’ai pensé comme dans un jeu quand on regagne son camp : ouf, je suis sauvée !

Allo Béa, je passe en caisse

 Sinon Béa, t’as essayé le Drive ? Confortablement installée dans ton canapé, tu mets des articles dans ton panier virtuel et tu les récupères au dépôt à l’heure qui te convient.

Je te préviens quand même, fais gaffe de bien cliquer où il faut. Un jour, je me suis retrouvée avec deux lots de 6 boîtes de thon et trois kilos de courgettes.

Non mais sinon, c’est bien le Drive, l’employée est vachement plus aimable qu’en caisse.

T’as qu’à voir? Y’a pas longtemps au moment de récupérer ma commande, elle m’annonce qu’il manque les melons. Je lui demande comment ça se fait vu qu’ils étaient disponibles sur le site. Et voilà qu’elle me toise en me disant que ce n’est plus la saison. J’en suis restée coite, c’est vrai que fin août, c’est plus la saison des melons ! 

Bon, en fait, ce que je préfère, c’est la solution scanette. Tu connais l’adage on est jamais mieux servi que par soi-même.

Tu passes ta carte sous un lecteur, tu saisis la scanette qui clignote et tu vois s’afficher : Bienvenue Madame Cliente.

Enfin quelqu’un de sympathique dans ce magasin.

Allez Béa, bisous, à plus.

Allo Béa, je passe en caisse

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Publié le 3 Septembre 2016

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….
Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu dois tendre les bras pour lire ton dernier best-seller et que tu finis avec une paire de lunettes progressives sur le bout de ton nez.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu ne dors plus que six heures par nuit et que tu dois te lever pour faire pipi.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu te lèves le matin avec des douleurs partout et que ton médecin te dit qu’il n’y a rien à faire que c’est l’arthrose de la cinquantaine.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu dois passer ta première mamo de dépistage et que tu te retrouves un beau matin avec les nénés écrabouillés entre deux plaques de plexiglas.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu reçois le catalogue Daxon dans ta boîte aux lettres et que tu revois en un éclair les robes-tabliers de ta grand-mère et ses cœurs croisés de Playtex.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu te surprends à dire lorsque j’étais jeune ou de mon temps….

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu manges des yaourts Taillefine, cinq fruits et légumes par jour et trois tablettes de chocolat et que tu continues à t’arrondir.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tes dernières collègues sont plus jeunes que tes enfants et que la petite stagiaire te vouvoie en t’appelant madame.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Quand tu tapes ménopause sur Google.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu enfiles une minijupe et qu’elle finit illico presto à Emmaüs.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

La vendeuse de Séphora te dévisages un long moment alors que tu tapotes ton code en caisse et te glisse discrètement dans ton sac, des échantillons antirides, liftant + et coup d’éclat.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

On te dit que tu ressembles de plus en plus à ta mère.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu déjeunes le matin avec des céréales spécial K, des flocons d’avoine et du jus de pruneau (tu vois ce que je veux dire).

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu chantonnes, mangez la banane par les deux bouts ouin, ouin et qu’on te demande si tu te sens bien.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Quand dans la terrible épreuve du miroir grossissant pour t’épiler les sourcils, tu ressembles à un vieil éléphant du zoo de Vincennes.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Tu reçois de la pub pour t’abonner à Pleine vie avec des communiqués pour monte escaliers.

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

Ton banquier veut te refourguer des assurances- vie pour préparer ta succession.

Tu as coché la plupart des affirmations ci-dessus, Bienvenue au club de quinquas.

Mais n’ai pas peur, médites cette citation de Marie-Louise Audibert

Vieillir c'est s'arracher à soi, un soi habituel, commode, et en même temps s'approcher du noyau dur. Plus tu vieillis, plus tu es. Plus tu t'effaces, plus tu es là. Finis les masques et les stratagèmes.
 

Et oui,

Plus tu vieillis, plus tu t’approches de la quintessence de toi même

 

C'est beau non?

 

Tu sais que tu as cinquante ans quand ….

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Publié le 1 Septembre 2016

Comment tu faisais avant ?

Le prochain épisode de l’émission  Famille à remonter le temps , proposera une immersion dans les années 70. J’attends cet épisode avec impatience car c’est l’époque de quand j’étais petite, l’époque de mon enfance, de mon adolescence dont je vous parle régulièrement.

Un univers pas si lointain mais complétement obsolète pour les jeunes générations.

J’ai envie de jouer les Wonder Woman, de tourner sur moi-même, de troquer mes cinquante ans contre mes pats d’eph.

Allez, hop, replongez avec moi, l’espace d’un billet dans les seventies colorées.  

Comment tu faisais avant ?

Evidemment point de PC sur lequel je suis en train de rédiger cet article. Ma mère possédait une machine à écrire et au collège nos professeurs utilisaient une polycopieuse à alcool pour dupliquer nos cours ou nos interros.

Les notions d’internet, de tablettes numériques, d’objets connectés, d’Ebooks  étaient complètement inconnues. Nous lisions dans des livres papier, nous cherchions des données, des renseignements, des informations à la bibliothèque, dans les encyclopédies, dans l’annuaire, dans les journaux, par téléphone ou directement dans des lieux (gares, administrations, entreprises….).

En 2016, savez-vous que toutes générations confondues, 61% de la population possèdent un smartphone alors qu’en 1974, seul 10% des ménages ouvriers avaient un téléphone à cadran rond à la maison. En cas de besoin, on se rendait à la cabine publique des PTT (Postes, télégraphes et téléphones). 

Pour l’anecdote, lorsque je me suis mariée en 1985, j’ai reçu en masse, non pas des textos mais des télégrammes.

Comment tu faisais avant ?

Il n’y avait pas d’écran plat dans les salons, la télévision était une boîte carrée à cadre en bois ou en plastique avec seulement deux chaines. Il fallait appuyer sur de gros boutons et tourner une molette pour régler la luminosité. 

Il n’y avait pas de lampes halogènes, ni d’ampoules basses consommations mais des barres de néon qui envahissaient les rues commerçantes et les cuisines en formica.

Les photos sont numériques depuis quelques décennies, elles se prennent par centaines via nos smartphones ou nos appareils dernier cri. Qui se rappelle encore du temps des pellicules douze, vingt-quatre ou trente-six poses et des développements hors de prix. C’est en 1976, pour ma communion, que j’ai eu mon premier Kodak et autant vous dire qu’on réfléchissait à deux fois avant de de faire clic, clac.

Le four micro-ondes n’existait pas, ni les robots ménagers multifonctions. La cuisine se faisait au dernier moment ou se réchauffait à la casserole.

Le réveil matin était strident et ne diffusait ni radio, ni musique.  Il n’y avait pas de CD et encore moins de Mp3, la musique swinguait sur les microsillons puis sur minicassettes.

Il n’y avait pas de consoles de jeux mais un panel de jouets en plastique et de jeux de société. 

Pas de lycra ni de polaire mais des tissus nylon aux motifs psychédéliques.

Comment tu faisais avant ?

Il n’y avait pas de limitation de vitesse, ni de ceinture de sécurité, au point qu’en 1972, le nombre de morts sur les routes atteignait 18 000 personnes. Un grand plan de sécurité routière se mit alors en place rendant la ceinture obligatoire en 1973 et promulguant les premiers abaissements de limitation de vitesse en 1974.

Il est rapide et facile de nos jours de faire ses courses en ligne ou même d’auto scanner ses produits dans son hyper préféré. Le code-barre européen ne fit pourtant son apparition qu’en 1977 et il fallut attendre encore quelques années pour voir nos caissières faire glisser nos achats devant les cellules de lecture.

Sur les rayons il n'y avait ni de rasoir jetable, ni de savon liquide, ni de capsules de lessive. Il n’y avait pas non plus de lait UHT, d’œufs surprise, de salade en paquet ou de café moulu.

A l’heure où les sacs plastiques vont être interdits, il est drôle de se rappeler qu’en ce temps-là, on utilisait largement les cabas et les sacs en papier kraft

Dans les petites villes les acheteurs allaient encore chez l’épicier, le boucher et le boulanger tandis qu’en périphérie fleurissaient les supermarchés et qu’à la campagne fermaient un à un les petits magasins.  

En 1970, la moitié des femmes étaient encore des ménagères qui n’avaient  pas d’emploi à l’extérieur et qui jusqu’en 1965 ne pouvaient  gérer ni leurs biens propres, ni exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari.

Comment tu faisais avant ?

Ce matin, Lucie, 8 ans, demanda à son papy, s’il y avait des Pokémons dans son jardin lorsqu’il était petit.

Devant la réponse négative et amusée du vieil homme, la fillette lui dit très sérieusement :

Comment tu jouais avant?  

Comment tu faisais avant ?

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Publié le 23 Août 2016

Laver son linge sale

Laver son linge est aujourd’hui une activité rapide et quotidienne. Nous enfournons chaque jour dans le tambour, des vêtements à peine portés pour des cycles courts à 30°C. 

Il fut pourtant un temps avant l’apparition de la machine à laver où cette corvée mobilisait toutes les forces de la femme au foyer et ceci des jours entiers.

C’était le temps de la lessiveuse, vous savez cette lourde marmite de zinc munie d’une tubulure centrale, qu’on remplissait d’eau et de paillettes de savon et qui chauffait sur le poêle ou la gazinière.

Laver son linge sale

Dans les années 50, ma grand-mère soufrait tellement de sa sciatique qu’elle fut un temps dans l’impossibilité d’entretenir le linge pour les quatre personnes vivant à la maison.

Porter la lessiveuse sur le feu, la remplir à la casserole, ressortir les draps pesants, dégoulinants d’eau, les mettre dans la grande panière en osier, les porter au lavoir pour les frotter à la brosse à chiendent, les battre, les rincer, les tordre devenait au-dessus de ses forces.

Sa jambe était coincée au point qu’elle se déplaçait le genou sur une chaise.

Marcelle dut se résoudre à embaucher une aide. Elle chercha longtemps dans le pays mais toutes les bonnes laveuses étaient prises. La seule qu’elle trouva, fut une vieille bohémienne qui louait ses bras pour quelques sous. On la nommait la Parapluie car elle réparerait des baleines d’ombrelles et de parapluies.        

La Parapluie arriva donc un beau lundi avec un grand sourire édenté qui la faisait ressembler à une sorcière. Elle ne sentait pas très bon et ses mains n’étaient pas très propres mais Marcelle n’avait pas le choix.

D’ailleurs, elle était forte comme un homme cette Parapluie et portait brassées sur brassées sans jamais se plaindre.

Marcelle soupirait en voyant son beau linge blanc pressé contre la robe douteuse mais que faire avec cette douleur dans le dos qui ne la lâchait pas.

Par temps de pluie, l’histoire se compliquait car la Parapluie saisissait sa brouette et emmenait le linge dans son antre. Il revenait puant le vieux grenier, l’urine de chat et le fumier.

Marcelle n’en pouvait plus.

 

Laver son linge sale

Faute de laveuses expérimentées, il fallait absolument trouver une solution.

En 1955, les premières machines à laver arrivèrent sur le marché.

Marcelle eu connaissance que sa cousine s’était équipée et c’est comme ça qu’un beau dimanche, toute la famille fut invitée à assister à la première lessive automatisée.

En arc de cercle dans l’étroit cagibi, les bonnes femmes rassemblées commentaient l’événement sous le regard vaniteux de la maitresse de maison. Tout y passa, marque, prix exorbitant, fonctionnement et même en catimini quelques propos acerbes sur l’hôtesse.  

Marcelle en première ligne ne s’intéressait qu’à l’engin et quelle ne fut pas sa déception, lorsqu’elle se rendit compte que cette Laden ne servait qu’à rincer et n’épargnait  nullement ni  la corvée de la lessiveuse, ni celle de l’essorage aux rouleaux.

Et bien, dit -elle résignée c’est pas demain qu’on se débarrassera de la Parapluie.

Mais dans les années 50, le progrès galopait vite et quelque mois plus tard, voici la première machine chauffante.

Cette fois ci fut la bonne et mes grands-parents raclèrent leurs fonds de tiroirs pour acquérir ce merveilleux appareil.

Au revoir Parapluie !

Laver son linge sale

La machine fut enfin en place dans la cuisine. Imaginez, une grande cuve émaillée avec un disque tournant en caoutchouc et des palmes pour brasser. Une rampe à gaz sous la cuve qui assurait le chauffage et un petit moteur pour vidanger.   

Et rien n’était perdu, on récupérait l'eau savonneuse de lavage , le lessi, pour la tournée suivante.

Il fallait ensuite saisir le linge bouillant avec de longues pinces puis le passer entre deux rouleaux pour extraire l’eau sale puis le renfourner dans la machine pour rincer et ceci à trois reprises.

C’était encore laborieux mais quelle révolution !

Marcelle n’a jamais perdu vue cette brave Parapluie. Elle la croisait dans le quartier avec son grand cabas  et elle s’arrêtait de temps à autre pour boire le café.

Je crois bien qu’elle a laissé la lessive et s’est remise à réparer, devinez quoi, des parapluies!

Quelques chiffres: En 1954 8,4% des ménages étaient équipés d'une machine à laver le linge, une machine qui restait chère (en 1950 une machine à laver de bonne qualité équivalait à quatre mois de salaire "moyen").
Source : http://www.chartres.fr/fileadmin/user_upload/Actus/Pdf/DP_annees_50__GOOTENBERG_OK.pdf

Et en photo de couverture, la mère Denis, l’héroïne d'une publicité des années 1970.
Vedette mérite votre confiance chantait la pub et la mère Denis répondait ça c'est vrai ça!

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Publié le 21 Août 2016

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Publié le 17 Août 2016

Le train de la vie

Quand elle était petite, ma fille demandait souvent :  Pourquoi je vis?

Et je lui répondais : Nous nous aimons tellement fort papa et moi que c’est notre amour qui t’a donné la VIE.

Qui a-t-il de plus beau, de plus grand, que la fusion intime de deux êtres qui s’aiment au point de créer des enfants, des liens indélébiles de chair et de sang.

Le mot union prend alors tout son sens  

Il parait que lorsqu’on est jeunes on a la vie devant soi. C’est une bonne excuse pour faire patienter les enfants comme s’il n’était pas grave de gaspiller du temps.

Mais le temps de la vie est compté et nul ne sait quelle mesure dispose son sablier.

Il  parait aussi que les meilleures années sont celles de notre jeunesse. 

Alors si c’est le cas, je serais jeune jusqu’à trépas.

La vie s’écoule simplement, il n’y que lorsqu'on est mort qu’on devient extraordinaire dans les éloges funéraires.

La vie serpente par monts et par vaux, elle s’amuse de nous la vie !

Impossible de rester immobiles, la vie nous pousse, toujours plus loin, toujours plus haut.

Il ne dure pas longtemps ce temps des premiers baisers,

Il ne dure pas longtemps ce temps des jeunes mariés,

Il ne dure pas longtemps ce temps du bébé potelé,

Il ne dure pas longtemps ce temps de la petite enfance choyée,

Il ne dure pas longtemps ce temps de l’adolescence ingrate,

Il ne dure pas longtemps ce temps de nos dizaines d’ans.

Alors, on fait comme on peut, on se marie pour le meilleur et pour le pire, on donne la vie, on éduque, on gronde et on se trompe.

On devient vieux, aigris, malades ou joyeux drilles.  

On fait des choix, parfois on n’a pas le choix, on s'aime, parfois maladroitement mais en tout cas on s’aime.

Et puis, on se réveille et c’est le tour de nos enfants d’accrocher des wagons à ce train infini qui poursuit sa route dans de vertes vallées, franchit des montagnes ou emprunte de sombres tunnels.  

Un jour, mon amour a changé de trajet, il n’a pas eu le choix mon chéri, il a dû embarquer pour la ville d’Eden.

Je suis restée toute seule sur le bord d’un quai, courant pour rattraper ce train de notre vie.  

Le train ne s’est pas arrêté.

Le train est longtemps passé dans ma gare de transit sans que je ne songe à y monter.

Et puis un jour il fût temps de reprendre ma route.

Les yeux brouillés de larmes du passé, j’ai grimpé dans une voiture et puis j’ai ouvert les yeux sur des paysages inconnus,  à moins que ne soit mon regard hagard qui ne savait plus voir.  

Enfermée dans ce tortillard de vie, je me suis demandée où j’allais ?

Il m’a fallu du temps pour apprendre à voyager seule.

C’est désormais le train de ma vie qui me conduit vers d'autres horizons.  

Un jour, lorsqu’il sera temps, il me conduira à Eden.      

Le train de la vie

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Publié le 15 Août 2016

La vallée des rois

Egypte, chapitre 6

Nous traversons le Nil dans un petit bateau blanc orné de frises multicolores.

Quelques minutes plus tard nous débarquons sur la rive gauche, celle où le soleil se couche, celle des sépultures des rois et des reines.

La vallée des rois

Après ¾ d’heure de bus et un petit coucou aux colosses de Mémnon, nous arrivons à la vallée des rois.

La vallée des rois
La vallée des rois
La vallée des rois

Malgré l’heure matinale, la chaleur est à la limite du supportable et nous nous enroulons la tête avec des fouloirs pour nous protéger du soleil.

Un petit train nous conduit dans un site immense au cœur d’une montagne aride : la vallée des rois.

De toutes parts des groupes vont et viennent, les explications des guides s’entremêlent dans toutes les langues.   

Emad nous donne quelques informations sur le culte des morts.

Les Egyptiens croient à la résurrection de l’âme. Les morts de l’Egypte ancienne sont embaumés, momifiés puis ensevelis dans des sépultures qui varient suivant les époques et le rang social.

Dans la vallée des rois, les rochers dissimulent des hypogées d’une soixantaine de pharaons du Nouvel Empire (environ 1530-1069 avant J.-C.).

Les tombes sont entièrement dissimulées dans la montagne, ne laissant visibles que de petites portes pour y accéder.

Nous empruntons de longues galeries inclinées puis nous traversons plusieurs pièces multicolores. Des vivres et des meubles y sont entreposés pour la vie éternelle. La dernière salle est celle du sarcophage où reposaient les dépouilles des pharaons.

Les murs des galeries et des pièces sont ornés de hiéroglyphes, de dessins et de bas-reliefs dont la plupart ont conservé leurs couleurs. Chaque fresque raconte la vie quotidienne et le monde de l’au-delà. Les scènes doivent aider les défunts à passer dans l’au-delà.

C’est émouvant et tellement grandiose.

La vallée des roisLa vallée des roisLa vallée des rois
La vallée des roisLa vallée des rois

Il y a une foule impressionnante qui patiente sous un soleil de plomb pour visiter le tombeau de Thoumosis III. Il est situé au bout d’une faille étroite. Il faut grimper dans la montagne par une échelle métallique puis redescendre à pic par un boyau cimenté jusqu’aux entrailles de la terre.

On se croirait en enfer tellement il fait chaud, il n’y a pas d’aération et les touristes se succèdent dans un ballet incessant qui soulève la poussière et rend l’air irrespirable. 

Un dernier escalier nous mène au plus profond, dans la salle ovale du sarcophage.

En file indienne, nous remontons vite à l’air libre pour échanger nos impressions à l’ombre de la montagne.  

Les Egyptiens considèrent que l’homme est composé de plusieurs dimensions :
- le djet : le corps à momifier
- le shouyt : l'ombre  
- Le ren : le nom
- le ba : le principe spirituel enfermé dans l’homme prenant son envol à la mort du défunt. Il reste attaché au corps qui doit donc rester intact par la momification.
- le ka : l'énergie vitale statique qui naît en même temps que l'humain et qui survit après la mort. C’est un double divin   
- l'akh : l’esprit lumineux qui vit aupr
ès du Dieu Ré  après la mort.

C’est complexe mais passionnant.

La vallée des rois
La vallée des roisLa vallée des rois

Sur le chemin du retour, un ouvrier égyptien perché sur son tracteur semble indifférent aux touristes et à la chaleur, il trimbale sa bombonne avec beaucoup de bruit et de sérieux.

Vite, se désaltérer dans le bus climatisé !

Scènes de vie quotidienne
Scènes de vie quotidienne
Scènes de vie quotidienne
Scènes de vie quotidienne
Scènes de vie quotidienne

Scènes de vie quotidienne

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Publié le 10 Août 2016

Sur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à Nevers
Sur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à NeversSur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à Nevers

Après les apparitions, Bernadette reste huit années en tant que pensionnaire à l’hospice des sœurs de la charité de Lourdes. Elle y est accueillie en tant que malade indigente.

La petite fille devient une jeune femme au caractère bien affirmé. Elle est gaie, remplie d’humour et de répartie, un peu têtue, espiègle, coquette et bonne camarade.

Ses journées se déroulent paisiblement entre instruction, petits travaux, visites à sa famille et soins à sa santé toujours précaire.

Bernadette serait parfaitement heureuse sans les interrogatoires sur les apparitions, les séances et dédicaces photos qu’on lui impose.  

En janvier 1862, l’enquête est enfin terminée et les apparitions de la vierge à Bernadette Soubirous sont officiellement reconnues authentiques. 

En avril 1864, une statue de marbre est inaugurée et placée dans la niche de la grotte. Bernadette a du mal à cacher sa déception.

Aucune réalisation ne saurait rendre ce qu’elle a vécu.

En 1866 démarre au-dessus de la grotte, la construction de basilique de l’Immaculée Conception.

En juillet 1866 Bernadette rejoint le couvent des sœurs de la Charité de Nevers en tant que religieuse.    

Elle a 22 ans, elle ne reverra plus Lourdes, ni ses parents, ni la grotte.

Sur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à Nevers
Sur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à NeversSur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à NeversSur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à Nevers

Le 07 juillet 1866,  Bernadette arrive à Nevers, épuisée mais ravie de ses trois jours de voyage en chemin de fer via Bordeaux et Périgueux

Elle lit la devise du fronton « Deus Charitas est »* et elle soupire de soulagement.

Elle n’a pour tout bagage qu’un petit sac bayadère et un parapluie.

Elle entre au couvent confiante et dépouillée.  

La maison est toute neuve et accueille plus de trois cent religieuses dont cent-trente jeunes novices.

Tout le monde se réunit dans la salle d’enseignement des novices et Bernadette toujours revêtue de son capulet de Lourdes raconte une fois pour toutes, les apparitions.

Elle enfile ensuite la robe noire et la cornette qui la rendent enfin anonyme. 

Elle prend le nom de sœur Marie-Bernard.  

*Dieu est amour

Sur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à NeversSur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à NeversSur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à Nevers
Sur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à Nevers

Mais même à Nevers, on lui impose des visites pour relater sans fin son histoire extraordinaire.   

La vie s’écoule malgré tout, simple, ordinaire et joyeuse.

Elle travaille à l’infirmerie puis comme sacristine lorsque la maladie ne lui permet plus de soigner les malades.

Broderie, travail à l'infirmerie, prière à ND des eaux, soins aux blessés...Son quotidien au service des autres. Broderie, travail à l'infirmerie, prière à ND des eaux, soins aux blessés...Son quotidien au service des autres. Broderie, travail à l'infirmerie, prière à ND des eaux, soins aux blessés...Son quotidien au service des autres.
Broderie, travail à l'infirmerie, prière à ND des eaux, soins aux blessés...Son quotidien au service des autres. Broderie, travail à l'infirmerie, prière à ND des eaux, soins aux blessés...Son quotidien au service des autres.

Broderie, travail à l'infirmerie, prière à ND des eaux, soins aux blessés...Son quotidien au service des autres.

D’année en année, Bernadette s’affaiblit, son asthme ne la lâche plus puis elle est atteinte d'une tumeur au genou et d'une tuberculose pulmonaire.

Fin 1878, elle s’alite à l’infirmerie Sainte Croix, dans un lit tendu de voilages qu’elle appelle sa chapelle blanche.

Elle endure désormais des douleurs permanentes, la dépendance, les insomnies.

Que de temps interminable à souffrir impuissante !

Elle souffre également psychologiquement, de son inutilité, d’être à charge.

A resté alitée, son corps s’abime, se couvre d’escarres, son genou ne peut plus reposer dans le lit, il est énorme, rempli de pus.

Quelle vie d’épreuves que celle de Bernadette, pauvre, malade, stigmatisée, humiliée, importunée, inutile, impuissante.

Qu’il est long de mourir.

Sa fin de vie est extrêmement pénible, ses chairs sont à vifs, le moindre mouvement la fait gémir. En ce temps-là point de morphiniques, de matelas anti escarre, de sédation…

Bernadette ne peut que regarder venir cette mort lente, dégradante et torturante.

Sur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à Nevers

Le  lundi de Pâques 1879. Elle réclame une fois de plus de quoi la soulager, on ne trouve rien. Elle se plaint doucement, en murmurant qu’elle n’aurait jamais cru qu’il faille tant souffrir pour mourir.

Son enfance lui revient, elle dit qu’elle est moulue comme un grain de blé.

La nuit suivante est bouleversée par une succession de gémissements, de sommeils comateux, de respirations profondes.

Le lendemain en fin de matinée, elle demande à être levée espérant soulager son pauvre corps écorché.

On l’installe dans un fauteuil les jambes relevées sur un tabouret molletonné.  

Elle cherche une position confortable en agrippant les accoudoirs pour se redresser. Ses grands yeux hagards fixent le vide comme si elle était déjà ailleurs.

Elle s’apaise puis pousse encore un petit cri, frémit, saisit et contemple son crucifix et s’abandonne enfin en rendant son dernier souffle. C’était le 16 avril 1879.

Elle avait 35 ans et on l’inhumât  dans la chapelle Saint Joseph dans le jardin.

Sur les pas de Bernadette - 4 : De Lourdes à Nevers
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Le procès en béatification nécessitât qu’on exhume la dépouille de Bernadette à trois reprises.

Son corps est retrouvé dans un état de conservation jugé miraculeux par les gens pieux. On peut aussi émettre l’hypothèse d’une sorte d’embaumement dû aux produits utilisés avant la mise au tombeau.

Bernadette est canonisée le 8 décembre 1933, jour de l’immaculée conception.

La sainte repose désormais dans une chasse de verre et de bronze dans la chapelle St Gildard de Nevers.

A Lourdes et à Nevers, les pèlerins viennent se recueillir et prier Sainte Bernadette qui a dit :

Je n’oublierai personne
 

Fin

Il n'est pas trop tard pour lire:

Episode 1 : Son enfance

http://tdbc.over-blog.com/2016/08/sur-les-pas-de-bernadette-1-son-enfance.html

Episode 2 : Massabielle

http://tdbc.over-blog.com/2016/08/sur-les-pas-de-bernadette-2-massabielle.html

Episode 3 : L'affaire Soubirous

http://tdbc.over-blog.com/2016/08/sur-les-pas-de-bernadette-3-l-affaire-soubirous.html

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Publié le 8 Août 2016

Sur les pas de Bernadette - 3 : L'affaire Soubirous

Dimanche 14 février 1858

Après la grand-messe, un groupe de six petites filles accompagne Bernadette irrésistiblement attirée à la grotte.

Elles ont peur, elles ont hâte. Dans la France superstitieuse du 19ème siècle, elles se sont munies d’eau bénite au cas où « ce serait du mauvais ».

Bernadette a devancé tout le monde. Ses amies la retrouve en prière le visage transfiguré. La dame est là et elle l’asperge d’eau bénite. La dame sourit.

L’atmosphère est remplie de mystère, les autres ne voient rien d’autre que Bernadette agenouillée, le visage extatique.  

Une fille a grimpé sur la roche, elle balance une grosse pierre dans le canal. Les enfants s’éparpillent en hurlant.

Les plus courageuses restent prés de Bernadette, elles veulent la déloger  mais elle est comme enracinée les genoux dans les pierres.

L’histoire se propage dans Lourdes, Bernadette se fait gronder par ses parents et les sœurs de l’école.

Jeudi 18 février 1858

Sollicitées par deux dames notables de Lourdes, Bernadette malgré l’interdiction retourne de très bonne heure à  la grotte.

Les femmes ont pris une écritoire pour que la vision inscrive son nom.

La dame en blanc est bien là et elle répond à Bernadette, dans un dialogue muet,que ce n’est pas nécessaire.

Elle demande à Bernadette de lui faire la grâce

de revenir ici quinze jours durant.

Bernadette promet et la dame lui promet à son tour de la rendre heureuse non pas dans ce monde mais dans l’autre

Bernadette en extase

Bernadette en extase

15 jours d’apparitions

De jour en jour, les proches et les badauds enfle le groupe se rendant à la grotte. Il y a cent personnes le 21 février, des milliers les jours suivants.

Le commissaire de police s’en mêle, tente de percer la supercherie, les influences, les intérêts.

Mais pendant toute cette période Bernadette refuse d’être mise en avant, refuse les dons en nature et l’argent qu’on lui propose.

Elle est chaque jour un peu plus importunée par nombre de gens qui veulent l’interroger, lui faire toucher des objets. Elle est raillée par ses camarades d’école, rabaissée par les religieuses, interrogées des heures durant par les autorités.

Elle reste simple, ne changeant pas d’un iota à ses récits et à ses descriptions. Elle nomme la dame de « cela » car elle ne sait pas qui elle est.

Malgré les pressions, les interdictions, Bernadette ne peut s’empêcher de rejoindre la dame du rosier sauvage de Massabielle, elle est irrésistiblement attirée.

Bernadette, poursuit chaque jour ses rencontres invisibles pour autrui. La foule observe la jeune fille calme et immobile qui récite son chapelet face à la grotte vide.

Les gens observent également la visionnaire pleurer, rester insensible au feu du cierge, se prosterner, baiser la terre, réciter son chapelet, sourire, psalmodier...

Le 23 février, l’apparition lui demande de faire construire une chapelle et de venir ici en procession.

Dans le pays, tout le monde ne parle plus que de l’affaire Bernadette Soubirous, les uns accréditent qu’il y a « quelque chose »  alors que  les autres déclarent que Bernadette est folle ou manipulée.

La petite ville de Lourdes est prise d’assaut, les autorités civiles et religieuses sont tenues d’intervenir. Le curé Peyramale demande une preuve tangible de la présence de cette dame alors que le procureur veut démasquer l’imposture.

D'un jour à l'autre, la foule grossit

D'un jour à l'autre, la foule grossit

Le 25 février 1858

Dès deux heures du matin, Il y a 350 personnes au pied de Massabielle. De nombreuses personnalités, des journalistes, des notables se sont joints aux villageois. Les gendarmes assurent le service d’ordre, des barrières ont été installées, un pont de fortune a été jeté sur le canal, des cierges brulent…

La grotte est devenue en quelques jours, un lieu de dévotion.

Bernadette doit se frayer un chemin dans la foule pour regagner sa place. Comme chaque jour, la jeune fille s’agenouille et son visage se transfigure lorsque la dame parait.  

Ce jour-là, la dame blanche lui demande d’aller boire et se laver à la fontaine et de manger de l’herbe.

Bernadette se dirige alors vers le Gave mais la vision lui fait signe de regagner les rochers. 

La foule observe les va et viens de Bernadette, les expressions de son visage.

Soudain, Bernadette se rend au fond de la grotte et se met à grimper à genoux sur la pente caillouteuse.

 Elle trouve un trou boueux et elle doit s'y reprend à quatre fois pour réussir à se frotter le visage et à boire cette eau sale. Elle mange ensuite des feuilles de cresson qui poussent sous la voute de pierre.   

Les observateurs sont sidérés et ceux qui ont cru en « quelque chose »  sont cruellement déçus, cette fille est dérangée.  

L’après-midi, des gens retournent pourtant à la grotte et plante un bâton dans le trou de terre rouge. 

Et voilà qu’une source est en train de jaillir. Les Lourdais remplissent les premières fioles de cette source neuve qu’ils pressentent  miraculeuse.

Les jours suivant la foule grossit encore. Bernadette indifférente effectue scrupuleusement les gestes de pénitence que la dame lui réclame.

De nombreux témoins relatent cette transfiguration incroyable du visage de Bernadette pendant les apparitions de la dame. 

Le silence et le recueillement règnent à Massabielle. 

Bernadette boit dans le trou d'eau sale

Bernadette boit dans le trou d'eau sale

Dans la nuit du 28 février au 1er mars, se produit le 1er miracle. L’eau du creux est devenue une source et Catherine Latapie prête à accoucher, se rend malgré tout à la grotte. Un bassin recueille désormais l’eau limpide  qui ruisselle du trou boueux. Catherine est handicapée d’une main et elle la plonge dans l’eau de la vasque qui a été construite.  Elle retrouve rapidement l’usage de ses doigts. Elle a encore le temps de parcourir les sept km qui la sépare de sa maison où elle arrive à temps pour accoucher d’un fils qu’elle prénomme Jean-Baptiste.

Quelques jours plus tard, un aveugle recouvre la vue en se lavant les yeux avec l’eau de la source.

Et cinq autres guérisons inexpliquées se produisent dans le pays.

Bernadette reste éloignée de ces guérisons jugées miraculeuses et de toutes les propositions et dons qui lui sont offerts pour la sortir de la misère. 

Les autorités cherchent toujours l’escroquerie, elles repartent bredouille, constatant chaque jour combien la jeune fille est intègre.  

La source de la grotte

La source de la grotte

Le jeudi 25 mars 1858

Bernadette demande une nouvelle fois à la dame quel est son nom.  

C’est le grand jour où la dame lui répond : Je suis l’immaculée conception.

 Bernadette ne comprend pas ce que cela veut dire mais court chez le curé en répétant le nom tout le long du chemin.

Le prêtre est étourdi, ému aux larmes de ce nom qui lui est révélé. Cette reconnaissance de la vierge en tant qu’immaculée conception, est une notion théologique toute nouvelle édictée par le pape. Bernadette ne peut avoir inventé ces paroles. Voici la preuve qu’il attendait.

Peu après les autorités font barricader la grotte et la débarrasse des objets pieux qui y sont entassés. Les gens continuent pourtant de prier de l’autre côté du Gave. 

Le vendredi 16 juillet 1858, Bernadette incognito, se mêle à la foule. C’est la dernière apparition.  Bernadette déclara plus tard, qu’elle semblait se trouver dans la grotte malgré la séparation de la rivière. Elle dit aussi que la Vierge n’avait jamais été aussi belle.

En juillet 1858, l’évêque de Tarbes diligente une enquête pour savoir s’il y a réellement eu des apparitions de la vierge à Massabielle. A suivre

 

Le début de l'histoire de Bernadette

Episode 1: Son enfance

http://tdbc.over-blog.com/2016/08/sur-les-pas-de-bernadette-1-son-enfance.html

Episode 2 : Massabielle

http://tdbc.over-blog.com/2016/08/sur-les-pas-de-bernadette-2-massabielle.html

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Publié le 7 Août 2016

Sur les pas de Bernadette - 2 : Massabielle

Lourdes 1858

Jeudi 11 février 1858 - 1ère apparition

C’est dans un contexte d’extrême pauvreté que le jeudi 11 février, Bernadette, sa sœur Toinette et leur amie Jeanne s’en vont chercher du bois et des os.   

Le ciel est bas, couvert et laisse tomber de la neige et de la pluie mêlées, il fait bien froid sur les Pyrénées en ce mois de février 1858.

Les filles traversent le vieux pont de pierres et se retrouvent sur la rive gauche du Gave. Elles rejoignent l’île du Châlet en passant par le moulin Savy. Elles se retrouvent dans une grande prairie entourée par le Gave et le canal du moulin. Au fond du pré, il y a une vieille roche abrupte et mystérieuse appelée Massabielle. C’est « la tute- aux- cochons », un abri  dégoutant où l’on mène les porcs se nourrir car il y a plein de déchets.

Les petites filles cavalent dans l’herbe humide et poussent soudain des cris de joie en apercevant  au pied de la grotte, une grande quantité  de bois charrié par les eaux. Il faut se déchausser pour traverser l’eau glacée du canal presque à sec.    

Toinette et Jeanne ont vite fait de sauter dans l’eau et remplissent déjà le panier tandis que Bernadette, de santé fragile cherche une solution pour ne pas se mouiller les pieds.

Sur les pas de Bernadette - 2 : Massabielle

Bernadette reste seule entre Gave et canal et se résout finalement à enlever ses sabots et ses bas pour traverser à son tour.  

Sabot en main, son attention est brusquement attirée par un bruit de vent. Elle tourne la tête de tous côtés mais les peupliers sont immobiles. Elle saisit l’autre sabot et voici qu’un nouveau bruissement  lui fait à nouveau lever les yeux. Son regard balaie circulairement et s’arrête dans une anfractuosité de la grotte.

Un églantier s’agite dans une  niche en haut, à droite du rocher puis elle voit une douce lumière entourant ce qui ressemble à une belle jeune fille.

Bernadette se frotte les yeux, se persuade qu’elle est victime de quelques hallucinations…

 La silhouette toute de blanc vêtue est toujours là. Elle la détaille subjuguée, sa taille est ceinte d’une ceinture bleue et ses pieds sont recouverts de roses jaunes, un chapelet pend à son bras, elle ouvre les mains pour accueillir Bernadette.

Face à cette vision surréaliste, Bernanette ressent le besoin imminent de faire le signe de croix mais elle est paralysée et n’y parvient pas.

Comme si elle le comprenait, la dame au voile blanc lui montre comment faire et  tout devient simple pour Bernadette qui s’agenouille et se met à égrainer son chapelet.

La dame tend une nouvelle fois les bras, Bernadette n’ose pas avancer plus loin. La robe blanche s’évanouit laissant dans la niche cette lueur qui l’auréolait.

Sur les pas de Bernadette - 2 : Massabielle

De l’autre côté du canal, les compagnes de Bernadette la hèlent avec ironie.

Que fait-elle là agenouillée à prier au lieu de venir les aider ?

Le roc est redevenu sombre, la niche laisse pendre un roncier immobile constate Bernadette qui scrute les parois de la grotte.

 Bernadette est tellement impressionnée de cet évènement hors du commun  qu’elle ne peut garder son secret et le dévoile aux deux autres.

Le soir à la prière, elle se met à pleurer d’émotions et Toinette raconte tout.

Louise, sa mère, se fâche, interdit  à la jeune fille de retourner à Massabielle et d’en parler à qui que ce soit.

Mais la rumeur se répand vite. Jeanne et Toinette n’ont pu garder leur langue, Bernadette elle-même s’en confesse au curé. A suivre....

Episode 1 : L'enfance de Bernadette

http://tdbc.over-blog.com/2016/08/sur-les-pas-de-bernadette-1-son-enfance.html

Sur les pas de Bernadette - 2 : Massabielle

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